Les Alaouites (ou Alaouides, pour éviter une confusion avec les Alaouites de Syrie) sont les membres de la dynastie marocaine régnante depuis le XVIIe siècle. Ils sont originaires du Tafilalet et considérés descendants d'Ali.
La dynastie alaouite (al-Alaouiyoune) est au pouvoir au Maroc depuis le XVIIe siècle. Les Alaouites descendent de Mohamed Nefs Zakiya ("Âme Pure"), lui-même descendant de Abdallah El-Kamil, ben Hassan El-Mouthanna, ben Hassan Sibt fils aîné d'Ali Ibn Abi Talib, gendre et cousin du prophète Mahomet. Az-Zakya fut proclamé Mahdi en 737 et tué au combat en 762. Théologien éminent, il a laissé la réputation d'un saint homme et vécut sous le règne du calife Al-Mansour.
Les Chérifs alaouites, ou hassaniens, se disent originaires de Yanboâ an-Nakhil, une oasis situé dans la péninsule arabique, appelé par de nobles pèlerins berbères du Tafilalet, au XIIIe siècle : Hassan Dakhil, prétendument 21ème descendant du prophète Mahomet, 17ème descendant de az-Zakya, se serait installé en 1266 à Sijilmassa. Son 5ème descendant, Moulay Mohamed ben Cherif, est le père du premier sultan (Moulay Rachid ben Chérif) de la dynastie alaouite.
Les Alaouites ont eu pour plus célèbre membre Moulay Ismaïl, qui gouverna le pays pendant 55 ans (1672-1727). Il réorganisa le Maroc et en assura la pacification, après avoir mené une série d'expéditions militaires contre des tribus insoumises, les Turcs ottomans et les chrétiens. Il affermit ainsi la domination du pouvoir central, le makhzen (ãÎÒä : mot arabe signifiant « magasin », « grenier » (c'est-à-dire le trésor royal et les approvisionnements, une métonymie pour désigner le territoire soumis à l'impôt perçu et donc contrôlé par l'État) par opposition au bled-es-Siba, "pays du désordre", les pouvoirs locaux des tribus, jalouses de leur indépendance. Roi bâtisseur, il fonda Meknès et y installa sa capitale. Sa mort marque l'entrée dans une période troublée : les révoltes montagnardes, l'opposition religieuse des confréries, les années de sécheresse et de famine, les épidémies (notamment la peste en 1797-1800), qui provoquèrent un effondrement démographique, la montée des caïds et le repli du Maroc sur lui-même.
Le règne de Mohammed III (1757-1790) vit les débuts du commerce avec l'Europe. Au XIXe siècle, l'économie entra en crise et le désordre régna. Le Maroc déclara la guerre à la France pour venir en aide à l'émir rebelle algérien Abd-el-Kader qui luttait contre les français alors en pleine conquête de l'Algérie. Ceux-ci pénétrèrent au Maroc, en 1844, et gagnèrent la bataille d'Isly alors que les Espagnols s'emparaient de Tétouan en 1860. Hassan Ier (1873-1894) réussit cependant à maintenir l'indépendance politique du pays, mais l'affaiblissement du pouvoir central, l'entrée en dissidence de nombreuses tribus et les effets de la crise financière obligèrent l'État marocain à contracter des emprunts de plus en plus coûteux ; celui de 1904 entraîna l'installation dans les ports marocains de contrôleurs français.