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La Vallée du Drâa: les oasis de la fertilité ou le fleuve fantôme

La Vallée du Drâa: les oasis de la fertilité 

ou  le fleuve fantôme

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 I -   La Vallée du Drâa: les oasis de la fertilité

Havre de paix, de douce abondance avant les affres du désert, la vallée du Draa est un oasis immense, qui étire ses méandres d'Agdz à Mhamid, sur près de deux cents kilomètres… Pays berbère, né de l'union de la montagne et du désert, de la rencontre de l'eau et du soleil, de l'Atlas et du Sahara, la vallée de Drâa est unique.

 

Le Drâa

Le Drâa est formé des eaux des oueds Ouarzazate et Dadès. Né entre 2 000 et 3 000 m d'altitude sur le versant saharien du Haut-Atlas, l'oued creuse son lit à travers l'Anti-Atlas et progresse vers le Sud-est jusqu'à Mhamid où il disparaît. Ses eaux se perdent dans la vallée et servent d'irrigation aux palmeraies et aux petits périmètres irrigués qu'elles abritent alors que son lit n'atteint l'Atlantique aux environs de Tan-Tan que lors des crues. Dans les régions parcourues, l'écoulement est le plus souvent temporaire, le long de villages aux habitations en terre séchée regroupés près des oasis. Autrefois, de longues caravanes de marchands maures traversaient la région à dos de chameau pour échanger, plus au sud, étoffes, perles de verre et sel contre de l'or, des esclaves, du cuir et du poivre.
On dit qu'autrefois, la vallée du Drâa était plantée d'oliviers. Le dattier, originaire d'Arabie Saoudite, serait arrivé avec les caravaniers en provenance du sud Sahara. Les vieux textes parlent d'une région prospère où l'on rencontrait même de crocodiles. Aujourd'hui, régulé par le barrage El Mansour, le Drâa abreuve généreusement sa vallée et fait vivre plus de 150 000 personnes.

 

 

Aït-Benhaddou



Ce merveilleux ksar (village fortifié) posé au pied des collines du haut Atlas, est classé patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Les tours de sa kasbah au pied de la montagne se reflètent dans l'oued Mellah dans lequel les femmes lavent leur linge : l'image est idyllique. Pour y accéder, il faut traverser l'oued à dos de mulet ou bien trouver un passage à guet. On assiste alors à un spectacle magnifique. On découvre le village fortifié (ksar), véritable entassement de tours crénelées adossées à la montagne. Des murs nus, un sol inégal, des fours en terre pour la cuisson du pain : le village pratiquement plus habité, est resté figé dans le temps. Les kasbahs aux fondations de pierre qui forment d'épaisses murailles sont flanquées de quatre tours d'angle qui les délimitent. Les murs en pisé isolent de la chaleur et du froid. Le centre de l'habitation est un patio qui forme un véritable puits de lumière.
Le ksar d'Aït-Benhaddou a été construit comme de nombreux autres par des familles de nomades ayant décidé de se sédentariser. Les habitations sont hautes et aux murs solides pour faire face aux intempéries et aux ennemis. Aït-Benhaddou a inspiré les cinéastes qui y ont tourné plusieurs reconstitutions historiques, dont Sodome et Gomorrhe et Lawrence d'Arabie.

 

La route de la vallée

Plus loin sur la route, on découvre Ouarzazate. La porte du désert a été crée en 1928 du fait de sa position stratégique. Si on est frappé par ses avenues rectilignes et ses nombreuses infrastructures, la kasbah de Taourirt, de par son authenticité, confère à la ville un charme particulier. Cet ensemble d'habitations en pisée ocre se caractérise par la vie qui s'y agite. En effet, au contraire de nombreuses autres Kasbah traditionnelles, celle-ci est habitée et palpite d'animation en fin de journée. Au-dessus des habitations, on peut visiter l'ancienne résidence du Glaoui, pacha de Marrakech et chef de la tribu des glaoua berbères. Cette habitation comporte de nombreuses pièces au plafond en bois de cèdre peint et des décorations en stuc.
La route de Ouarzazate à Zagora est une excursion en largeur à travers l'Anti-Atlas. Elle apparaît comme l'une des plus majestueuses du Maroc avec des paysages magnifiques. D'abord montagneuse, aride et dénudée jusqu'à Agdz avec l'ascension du Tizi-n-tinififft (1660 m), elle évolue dans les paysages noirs et décharnés du djebel Sarhro où s'étendent à perte de vue des collines de roches éclatées par les différences de température. L'oued Drâa, invisible, taille son chemin dans la croûte terrestre. Des paysages tantôt ocres, tantôt bruns ou verdâtres apparaissent. La route rejoint maintenant le cours du fleuve, bordé d'un ruban quasi ininterrompu de palmeraies, de champs cultivés et jalonné de magnifiques Ksour et Kasbahs en pisé (mélange de terre, de paille et d'eau).
Arrivé à Agdz, on peut faire une halte sur la place animée et déguster de délicieuses brochettes à la tombée de la nuit. On aperçoit des tapis berbères accrochés aux façades de cette place animée.

 

 

Les ksour de la vallée

C'est après cette étape que la vallée et son spectacle enchanteur débute véritablement. Le long de l'oued, la palmeraie très dense et presque ininterrompue projette son ombre sur les petits périmètres de culture qu'elle abrite. C'est en fin de journée qu'il est conseillé d'effectuer cette route, alors que le soleil décline au loin sur les crêtes dénudées de l'Anti-Atlas. On est séduit par la lumière chaleureuse qui donne aux paysages des couleurs incomparables. On contemple avec émerveillement les couleurs éclatantes des lauriers-roses, des joncs, des acacias, des tamaris quand le soleil tombe et enlumine d'or rouge la surface de l'oued. C'est aussi l'heure où les hérons font le pied de grue, où les ombres s'allongent, où les djebels s'allument.
De nombreux ksours apparaissent, le plus souvent perchés. Ils dominent de leur couleur ocre la vallée. C'est le cas de Tamnougalt à 6 kilomètres d'Agdz, que l'on peut visiter. Ici, un véritable dédale en terre s'offre aux yeux émerveillés alors qu'on se rend à la kouba, le tombeau du marabout, surmonté d'un cône blanchi à la chaux.Plus on va vers le sud, plus on rencontre des habitants à la peau foncée. Certains descendent d'esclaves amenés du Soudan, les Harratins. Ici, les gens vaquent à leurs besognes séculaires. Des jeunes femmes transportent du bois de feu sur leur dos ; des enfants tirent l'outre du puits ou courant, pieds nus, derrière un cerceau de fer ; des hommes partent pour travailler leur champs, bêche à l'épaule ; la lessive est étalée sur la roche d'une colline où un fellah passe sur son âne.
Posés sur des terres infertiles qui dominent la palmeraie, les ksours sont établis le plus souvent sur des pitons rocheux ou en bordure de falaise. On voit apparaître de ces petites forteresses des minarets roses, verts ou blancs, qui dénotent du l'ocre des kasbahs. Ouriz, Amrâd, Timiderte, Tamsikht. Villages de pisé, ces citadelles de terre, témoins des affrontements entre tribus berbères, sont pour la plupart laissées à l'abandon. Ces majestueuses forteresses de terre rouge ou ocre, sont menacées par les intempéries et tombent en ruine, au risque de disparaître à jamais du paysage marocain et du patrimoine mondial. Le pisé (mélange de terre et de paille) subit l'outrage des pluies et des ans, et certaines ne sont plus que ruines. 

 


  La palmeraie

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Une houle verte qui s'étire à perte de vue : la palmeraie bruisse de vie. Des hommes en djellaba palabrent des bienfaits de leur vallée. Ici, on ne compte pas sur la pluie pour cultiver, la palmeraie occupe la surface de la nappe phréatique et les jardins sont irrigués à partir de la dérivation des eaux de l'oued vers des seguias qui conduisent l'eau jusqu'aux jardins. Ceux-ci sont souvent minuscules et enserrés dans des murs en pisé. Les jardins sont ouverts par une porte débraillée, faite de tonneaux aplatis ou d'une treille de bambous. Les rares puits que l'on découvre dans la région sont encore exploités suivant un système ancestral. Dans les champs, les hommes, les femmes et les enfants, travaillent à croupetons, à la serpe, alors que la terre est retournée à la houe. On y cultive des carrés de poivrons, de tomates, de pastèques, de haricots, qui sont récoltés, puis vendus au souk hebdomadaire des villes en même temps que les dattes, mandarines, oranges et olives. Dans les jardinets, les céréales et les légumes sont dominants. Chaque oasis dispose de céréales d'automne (blé ou orge) et de printemps (maïs) alors que des arbres fruitiers sont également plantés.
Mais la richesse des palmeraies la vallée, ce sont les dattes. Seize variétés différentes y ont été recensées. Les deux millions de palmiers-dattiers, produisent annuellement vingt mille tonnes de dattes. Cheminer dans la palmeraie fait partie du bonheur du voyage. Cette plongée dans la verdure permet de rencontrer les paysans et d'échanger avec eux, sourires, regards curieux et mots chaleureux.

 

Zagora

Alors qu'on atteint le monumental portique de Zagora, la ville est ocre-rose, sur la route de Tombouctou, 52 jours de caravane nous séparent de Tombouctou. Havre de fraîcheur, palmeraie immense au milieu des hamadas (plateaux désertiques et caillouteux), la cité est abritée par le djebel Zagora. L'endroit se découvre un jour de souk, où les paysans des alentours viennent vendre leurs dattes, oranges, citrons et leurs légumes afin de s'approvisionner en marchandises pour leur quotidien : sucre, sel, bougies, vêtements… A Zagora, fondée par une tribu berbère au XIII ème siècle, l'artisanat est beau : tapis, couvertures, chèche, poterie, boissellerie ; mais il était somptueux avant que les artisans israélites ne quittent le pays. On trouve des poteries vernissées vertes locales, travaillées selon une méthode ancestrale, c'est une spécialité de la région. Afin de contempler la vallée dur des kilomètres, on peut grimper jusqu'au djebel Zagora et assister au levé du soleil. La ville apparaît alors entourée par se palmeraie et l'oued qui serpente à son flanc est. Ce spectacle est fascinant. S'offrent au regard à la fois la palmeraie, le désert, qui en l'entourant, semble l'assiéger, ainsi que la masse dénudée du Jbel Sargho. Juste à la sortie de la ville, le ksar d'Amzrou apparaît au milieu de dunes de sable et inexorablement, l'horizon s'aplanit jusqu'au grand désert.

 

  La fin du voyage

       



De Zagora, la route passe par l'oasis de Ktaoua et conduit à Tagounit d'abord et à Mhamid ensuite la véritable porte du désert. Ici, le Drâa effectue son ultime coude. Les dernières palmeraies du Drâa laissent à partir de Mhamid, les eaux du fleuve se perdre dans les sables.
La palmeraie d'oulad Driss avant Mhamid, avec sa végétation luxuriante fait oublier l'aridité alentour. Il faut absolument visiter la kasbah en grande partie recouverte. Dans le dédale de pisé et la pénombre, le dépaysement est garanti.
Au confin de la ville, les habitants essaient de stopper l'avancée du sable avec des murets de paille tressée. Plus loin commence un vaste plateau désertique dénué d'eau et de végétation qui annonce que la fin de la vallée du Drâa

Mais non  Draâ a été un fleuve qui arrive jusqu'au nord de la ville de Tan Tan sur un trajet de 1200 km  la où il terminait sa course !!! le fleuve a disparu pendant ses derniers 20 ans !!

La cause :  est- ce la sécheresse?  ,

ou  est- ce  la construction du Barrage Ahmed El Manssour?.

 

Le Barrage El Mansour ed Dahbi, Ouarzazate

Barrage Ahmed El Mansour Dahbi

 

voir ce vidéo reportage;!!!!
 

 
 
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24/02/2008
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