MAROC VOYAGES TOURISME

Chroniques sur le tourisme au Maroc

Chronique 1

Valoriser les projets respectueux des cultures locales


Le tourisme de masse n'est pas sans conséquence dans les pays concernés. Face aux dégâts provoqués, des initiatives éparses commencent à émerger.


Envie de soleil, d'exotisme et de folklore ? Les tour-opérateurs vous offrent des voyages clés en main, les cigarettes et l'alcool compris. Transportés, logés, nourris à l'occidental, vous aurez tout le loisir de prendre trois douches par jour au beau milieu d'une région éprouvée par la sécheresse. Personne ne viendra vous le reprocher. Surtout pas les acteurs d'un secteur devenu aujourd'hui le plus dynamique au monde, après le pétrole et l'automobile. Le tourisme, facteur de développement ? Oui, mais pas pour tous.
Premiers pourvoyeurs de touristes, les pays occidentaux ont la maîtrise du marché. Sur place, et pour les attirer, les États investissent massivement dans des infrastructures très lourdes : aéroports, réseaux routiers, communications, voirie, assainissement et adduction d'eau. Mais la plus grande part des profits générés revient le plus souvent aux pays occidentaux. Il en va ainsi de 95 % des devises pour un voyage tout compris. Bien sûr, l'industrie touristique génère des emplois, mais la plupart du temps sous-qualifiés, mal payés et par nature précaires puisque saisonniers. Les ressources énergétiques ne sont pas épargnées : dans certaines régions du monde, l'usage intensif de l'eau douce met en danger les cultures et les populations. Enfin, en se conformant au désir des touristes, les sociétés se retrouvent dépossédées de leur identité. Du zoo humain en Birmanie, aux danses africaines limitées à un quart d'heure pour ne pas déplaire au voyageur pressé, les cultures sont peu à peu
« folklorisées ». Sans compter que le geste le plus anodin peut parfois entraîner des conséquences désastreuses. À Marrakech, en faisant le faux guide, un gamin ramène à la maison trois ou quatre fois le salaire de son père. Ce qui provoque un déséquilibre dans la structure familiale.
Face à ce constat, les spécialistes de la question préconisent l'application des règles du commerce équitable au secteur du tourisme. Mais ce concept, qui existe depuis une vingtaine d'années pour les biens de consommation, est très difficile à mettre en œuvre pour les produits touristiques. L'achat d'un forfait recouvre un nombre infini d'opérations (logement, transport, prix du musée, etc.) et implique des négociations souvent déséquilibrées.
« Dans les pays les moins protégés par les lois sociales, ces opérations sont souvent pour le vendeur et sa famille une question de survie »
, précise Dora Valayer, présidente de l'association Transverses. Or, il est quasiment impossible pour le touriste consciencieux de contrôler les bonnes pratiques de son tour-opérateur. Surtout que depuis le sommet international de 1999 et l'adoption d'un code d'éthique du tourisme, ces derniers brandissent parfois la formule pour les besoins de leurs campagnes publicitaires. Et si, en France, une quarantaine de professionnels du secteur ont signé, en 1999, la charte éthique du tourisme, aucun contrôle du respect de ses principes n'a été, pour l'instant, envisagé.
Heureusement, les associations se mobilisent. En mars 2002, Agir ici lançait une campagne de sensibilisation sur le thème
« Quand le bonheur des uns fait le malheur des hôtes ». Pour un coût raisonnable, des produits conjuguant tourisme classique et préoccupations éthiques commencent à voir le jour. C'est le cas notamment de l'opération Voyager autrement, initiée par l'Uncovac, en collaboration avec des associations de tourisme (Arvel, vacances bleues, LVT et Lamtour). Ces professionnels s'engagent à respecter une charte rigoureuse qui se décline en trois temps : rencontrer, découvrir, soutenir. « Nous essayons de sensibiliser les voyageurs au travail réalisé par les associations de développement local en organisant des rencontres sur place », explique Marianne DidierJean de Voyager autrement. Prochaine destination pour l'Uncovac : le Maroc, avec notamment des rencontres d'ONG locales à Essaouira, Tiznit et Tafraout qui travaillent sur l'alphabétisation des femmes en milieu rural, sur les questions d'hygiène et de défense de l'artisanat local. Ces initiatives destinées à amoindrir les effets du tourisme sur les populations sont-elles satisfaisantes ? Pour Dora Valayer, « on parviendra à un tourisme réellement solidaire lorsqu'on valorisera les initiatives locales, comme le fait par exemple l'association Mass éducation
». En clair, il revient aux populations locales de gérer elles-mêmes leur propre industrie touristique avec de simples relais en Occident. Une démarche qui n'en est aujourd'hui qu'à ses balbutiements.
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MAP

                                       Chronique 2

Le Maroc a accueilli 6,55 millions de touristes

L'activité touristique s'est bien comportée au cours de l'année dernière. En effet, tous ses indicateurs sont au vert, aussi bien en termes d'arrivées aux frontières, des nuitées enregistrées dans les établissements d'hébergement touristique classés, qu'au niveau du trafic aérien qu'il a généré.

Ainsi, durant l'année 2006, le Maroc a accueilli 6.558.000 touristes, dont 2.986.000 MRE et 3.572.000 touristes étrangers, soit une évolution de 12%. La meilleure progression est enregistrée par le marché britannique, qui monte en puissance d'une manière remarquable et constante depuis au moins deux ans.
Le nombre de touristes émis par le Royaume-Uni est en fait en évolution de 41% en 2006 avec 344.000 personnes (au lieu de 244.000 en 2005 et 172.000 en 2001). Il a grimpé dans le classement des marchés émetteurs à destination du Maroc pour se hisser à la quatrième marche du podium.

La deuxième meilleure performance est à mettre à l'actif du marché espagnol qui a renforcé sa seconde position, avec un nombre de touristes émis de 1.444.000 personnes, soit une progression de 16%. La France reste bien évidemment le premier marché émetteur du Royaume, avec 2.577.000 touristes émis en 2006, soit une hausse de 8%. D'autres marchés ont enregistré des résultats satisfaisants, comme la Belgique et les Etats-Unis (12%), l'Italie et l'Allemagne (10%).
Pour ce dernier marché, même s'il progresse, il n'arrive pas encore à retrouver la position qu'il occupait par le passé, quand les touristes allemands faisaient les beaux jours du secteur notamment au niveau d'Agadir. Ainsi, le volume qu'il a réalisé en 2006 est encore loin de celui enregistré en 2001 (260.000 contre 268.000).

En termes de nuitées enregistrées dans les établissements d'hébergement touristique classés, l'activité touristique a progressé de 7%.
Ainsi, le nombre des nuitées des non-résidents s'est accru de 9%. Selon le directeur de la planification au département du Tourisme, Omar Rharbaoui, « ces performances sont en partie le fruit des différentes actions menées ». Ainsi, précise-t-il, « au niveau du marketing et de la promotion, 49 accords de commercialisation ont été signés avec des tours opérateurs et des leaders de la distribution dans le domaine touristique, et ont concerné surtout les marchés stratégiques (9 accords ont ciblé le marché français, 8 le Royaume-Uni, 6 l'Allemagne et 5 l'Espagne) ».

La même politique volontariste, ajoute-t-il, est adoptée dans le secteur de l'aérien, dont le nombre global des fréquences hebdomadaires a enregistré une augmentation de +10% par rapport à 2005 et de +10% pour le point à point (hors hub de Casablanca). Pour les destinations qui ont profité le plus de cette embellie, il s'agit d'Agadir (+11%, soit +473 000 nuitées), Marrakech (+7%, soit +350 000 nuitées), Casablanca (+10%, soit + 115 000 nuitées), Rabat (+9%, soit +47 000 nuitées). Tanger s'est contentée de +3%, soit +25 000 nuitées.
Par marché émetteur, la contribution la plus importante à l'évolution du secteur en 2006 est celle du marché britannique (+40%), suivi de l'Espagne (+17%), de l'Italie (+11%) et de l'Allemagne (+9%). Les nuitées enregistrées par le marché français n'ont progressé que de 3%. Cette performance a permis à l'année 2006 de dépasser de près de 30% l'ancien record de 2001 en termes du volume des nuitées déclarées par les hôteliers.

L'équilibre demande/offre a aussi subi quelques modifications positives, selon O. Rharbaoui, en parallèle de l'injection de près de 10.000 lits additionnels sur le marché.
Le taux d'occupation moyen des chambres s'est amélioré de 2 points. La meilleure progression est réalisée au niveau d'Agadir (+6 points). « La ville de Marrakech, avec une évolution de sa capacité de +14%, a vu son taux d'occupation, en moyenne annuelle, toutes catégories confondues, se consolider à 68% ». Les autres destinations ayant affichées des bons résultats sont Casablanca (+5 points) et Rabat (+3 points).

 

Passagers internationaux


Au cours de l'année 2006, 8.5 millions passagers internationaux ont transité par les aéroports internationaux du Royaume, soit presque 1.330.000 passagers supplémentaires par rapport à l'année précédente. Près de la moitié des passagers (49%) sont passés par le hub de Mohammed V.
Les aéroports des deux principaux pôles touristiques du Royaume, en l'occurrence Marrakech Ménara et Agadir Al Massira, drainent des parts respectives de 27% et 12%. Ces trois aéroports affichent des performances à deux chiffres : +18% pour Mohammed V, +26% pour Marrakech Ménara et +11% pour Agadir Al Massira.
En ce qui concerne les recettes voyages en devises générées par le tourisme, elles ont progressé de +29% en 2006, par rapport à la même période de l'année dernière. Elles ont atteint 52,9 milliards de dirhams, soit une hausse, en termes de volume de 12 milliards de dirhams. Pour le mois de décembre, ces variations sont de +57% en terme relatif et de +1,8 milliards en absolu.

Lahcen Oudoud | LE MATIN

www.lematin.ma 

 

Chronique 3
 
 
Le Maroc ambitionne d’attirer 800,000 touristes espagnols à l’horizon 2010 contre 400,000 qui ont séjourné dans les villes touristiques du royaume en 2006.

 

Un complexe touristique à Marrakech au Maroc. (JPEG) Dans une déclaration à la MAP en marge de sa participation à un forum sur "Maroc : tourisme et dialogue des civilisations", le directeur général de l’Office national marocain du Tourisme (ONMT), M. Abbas Azzouzi, s’est félicité de la forte croissance de 17 PC des arrivées touristiques à partir de l’Espagne enregistrée l’année dernière, prévoyant le maintien de ce rythme au cours des années à venir. L’ONMT a de "grandes ambitions" pour le marché espagnol, eu égard au voisinage et à la perspective de la mise en marche de lignes aériennes low cost qui vont booster le flux touristique vers le Maroc, a-t-il pronostiqué.

L’entrée en ligne de compte des compagnies low cost va "amplifier l’avantage du voisinage, puisque le Maroc sera à moins d’une heure et demi de vol à partir des aéroports espagnols, et créer de nouvelles formes du tourisme, tels le tourisme individuel, de famille et de week-end". Pour accompagner cette forte demande, a poursuivi M. Azzouzi, "nous allons continuer à renforcer la destination Marrakech au sein des circuits de distribution, nous comptons renforcer davantage Fès et Tanger, qui est d’ailleurs une destination naturelle pour le marché espagnol".

Dans ce même cadre, l’ONMT va poursuivre la raffermissement du "tourisme culturel" et la promotion du programme du "tourisme responsable", axé sur la préservation de l’environnement et des valeurs authentiques du pays, outre la consolidation d’autres destinations, après le lancement à partir de 2008 des nouvelles stations balnéaires (notamment Saidia). Sur un autre registre, M. Azzouzi a plaidé pour le déploiement d’efforts inlassables pour "transformer l’image du Maroc en Espagne et essayer d’éliminer les préjugés et les a priori" sur le Maroc, notamment auprès de la presse écrite et audiovisuelle.

Synthèse de Rayane
D’après MAP



04/09/2007
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