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Sahara Occidental : Chronique :

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Sahara Occidental : Chronique :

Face au Royaume du Maroc, toute la stratégie algérienne politico-diplomatique - et militaire aussi, bien entendu - s'est construite, depuis trois décennies au moins, sur un postulat relativement fort simple.
Avant même que l'affaire du Sahara occidental marocain ne prenne la tournure d'une crise ouverte, avec la volonté affirmée de l'Espagne franquiste, au début de la décennie soixante-dix, de procéder à l'indépendance pure et simple de ce territoire (Sakia El Hamra et Rio de Oro), Alger affichait une manière d'endiguement de ce qu'elle appelait «l'expansionnisme chérifien, grave danger», s'il en était , pour tous les voisins de l'est et du sud.

 

Cette stratégie , de contention en quelque sorte, voulait se nourrir de l'impossibilité pour le Maroc de tenir longtemps dans une politique active et entreprenante avec le peu de moyens (économiques, financiers et autres) dont il dispose face à son voisin de l'est en particulier, qui ne se sentait plus vivre doté comme il était par la nature, par son aura internationale et par une décolonisation à la française qui lui a fait vraiment la part belle.
L'hypothèse se résumait en l'impossibilité pour le Maroc de résister durablement aux conséquences de sa propre politique car, à brève échéance, il ne pouvait que s'effondrer spectaculairement. Et alors l'Algérie cueillerait les fruits, dans la région comme sur la scène internationale, d'une ambition démesurée qu'elle n'a d'ailleurs jamais cachée.

Qu'on se rappelle l'arrogance des dirigeants algériens lorsqu'ils se posaient en leaders incontestés d'un Tiers-monde qui était sans conteste leur pré carré et le terrain incontesté de leurs manœuvres offensives.
Les Ben Bella, Boumédienne, Bouteflika, Ibrahimi et autres regardaient vers le Maroc comme un gros matou surveillerait une souris condamnée tôt ou tard à tomber entre ses griffes. Et cerise sur le gâteau, l'Algérie entretenait sur son territoire des contingents de subversifs qu'elle entraînait, armait et finançait. Cela également entrait dans le dispositif général d'agression généralisée du Royaume, décidément bien fragile …
D'abord, il y eut systématiquement tous les reniements et toutes sortes de rétractations et de parjures. Le Gouvernement provisoire de la République algérienne (G.P.R.A.) a-t-il signé solennellement, par son président Ferhat Abbas, un document promettant l'examen par les «deux pays frères» du contentieux des frontières, que tout de suite après l'indépendance de l'Algérie, cette promesse, qui d'ailleurs n'allait pas au delà de la possibilité d'un prélude de discussions, était vite oubliée et, en lieu et place, ce fut la guerre dite des sables. Le Président Houari Boumédienne, pour sa part, ne se rappellera jamais plus les déclarations solennelles (elles aussi) qu'il fit à Nouadibou et à Agadir, devant ses pairs le mauritanien Mokhtar Ould-Daddah et le Marocain Hassan II, affirmant que, dans ce problème de la décolonisation du Sahara occidental, l'Algérie n'avait aucune prétention ou exigence ou revendication. Qu'elle se ralliait à la position commune que prendraient en commun accord Rabat et Nouakchott.

La traître république s'illustra par la création d'un axe Alger-Madrid entraînant la création de toutes pièces de cette entité artificielle baptisée «polisario». Ce dernier ne tira jamais une seule cartouche contre les occupants espagnols, mais se contenta de diriger ses attaques contre ceux, et leurs alliés, qui ont toujours combattu l'occupant colonialiste. Alger mit, de surcroît, en branle son imposant appareil diplomatique afin de cerner le Maroc et de défaire, dans les instances internationales et régionales, un Maroc qui venait de gagner superbement la partie - surtout grâce au coup de maître de la Marche Verte - en concluant un accord avec l'Espagne et en s'installant dans ses provinces naguère spoliées et dès lors recouvrées.
La diplomatie algérienne n'eut de cesse, employant tous les moyens dont les plus condamnables, qu'elle n'ait vu le Maroc rendre gorge et … «rendre» le Sahara occidental à ses prétendues légitimes propriétaires : les séparatistes sahraouis. En fait, l'Algérie officielle se trouvait obligée de mettre bas le masque vertueux qu'elle arborait pour montrer son vrai visage, celui d'un pays de 2.380.000 km2 doté d'un fabuleux pactole pétrolier et gazier aux appétits insatiables.
La première victime de ces convoitises insensées et démesurées se trouvait être le Maroc auquel tout lui était interdit, jusqu'à l'affirmation de ses droits (imprescriptibles) que lui reconnaissent l'Histoire et le droit. La situation nouvelle qu'a connue le Maroc à la suite du Traité de Madrid, lui-même une conséquence de la réussite éclatante de l'acte populaire, patriotique et officiel de la Marche Verte, a paradoxalement été considérée à Alger comme une aubaine par les dirigeants d'Alger. Une aubaine , parce qu'ils estimaient que le Maroc de la Monarchie Alaouite était bien incapable - à terme - de supporter, encore moins de digérer, l'adjonction de ce Sahara occidental que l'Espagne a laissé dans un piteux état de sous-équipement et de rare pauvreté. Diagnostic hâtif que semblait corroborer la faiblesse apparente, à l'époque, du système militaire national mis à mal par deux tentatives de coups d'Etat militaires. Il était inconcevable dans l'esprit des Algériens, que l'armée marocaine puisse rapidement reprendre son souffle, se rééquiper et jouer pleinement le rôle qui lui est imparti dans la défense de la patrie et de la nation. Ces prévisions s'avérèrent, très vite, des vues de l'esprit, chimères sans rapport avec la réalité d'un Maroc aux multiples et inépuisables ressources quelquefois insoupçonnées, mais toujours présentes, vivifiantes, tonifiantes. Elle ne sont pas seulement, en vérité, les fruits d'un vieux patriotisme chevillé au cœur et au corps d'un peuple ombrageux dès qu'il s'agit de sa souveraineté et de sa dignité.
Aveugles à ces éléments pourtant si évidents, en Alger on en songeait avec ténacité qu'à miser sur l'effondrement du Royaume, régime, société et tout le reste. De «l'aventure sahraouie», il ne résulterait qu'un grand désastre chez ce nain économique aux structures périmées parce que fondamentalement féodales. Trente années après la Marche Verte et alors qu'on avait cru voir le pays vaciller sous les coups de boutoir de l'ennemi, on assista à tout l'inverse de ce qu'escomptait l'adversaire. Le Maroc conforta, plus que prévu par tous les analystes optimistes, son processus de démocratisation et réussissait par-delà toute attente une succession monarchique en tout point exemplaire. Bien plus, l'économie nationale arriva, en un temps qu'on peut considérer record, à se redresser et à accuser un taux de croissance parfaitement honorable. Ce n'est pas stoïque que le Maroc restait debout, ferme face à son ennemi déclaré, c'est pugnace et fermement combatif qu'il se présentait fièrement dans le monde. Le Sahara, une épine dans le pied marocain? Peut-être qu'on pourrait, pour une fois en être d'accord avec les équipes dirigeantes d'Alger, mais cette épine n'a jamais été rédhibitoire ou gravement handicapante pour ce Royaume se déployant dorénavant «de Tanger à Lagouira». Liés par le «Serment de la Massira», les Marocains, s'ils étaient unis pour défendre l'acquis forgé et consolidé, ne se sont aucunement reposés sur leurs lauriers, mais se sont fait un point d'honneur d'accomplir sursaut sur sursaut pour bâtir résolument l'avenir. La seule épine qui reste dans le pied marocain s'appelle, en fait, Algérie, car cette dernière qui persiste à jouer inlassablement l'obstruction afin que ne se tourne pas cette page déplorable de l'histoire contemporaine du Maghreb, aire qui voit, par ailleurs et en conséquence, son unité espérée et nécessaire différée, bloquée. Et que peut-on espérer d'autre, pour le moment, alors que les frontières terrestres restent toujours fermées - hermétiquement sur le plan officiel - et que les relations humaines et économiques sont quotidiennement mises à mal au grand dam de toutes les bonnes volontés de part et d'autre.
Le Roi et son gouvernement, la totalité des partis et organisations nationales dépensent une énergie solide et résolue pour jeter des ponts de dialogue afin d'arriver à extirper cette «épine». Sans grand résultat malheureusement jusqu'à présent, malgré quelques éphémères frémissements, toujours sans lendemain. Sans cesse, les tentatives de rapprochement des points de vue divergents font long feu et se heurtent à une obstruction algérienne multiforme. Seule peut-être la brève période de la présidence de Chadli Benjdid a pu faire croire un moment à une issue favorable à la paix et à la justice dans la région maghrébine. Les vieux démons maléfiques reprirent vite leurs droits dans le sérail d'Alger, qui a toujours veillé à ce que toutes les institutions et surtout la presse (furieusement docile aux injonctions d'en haut dès qu'il était question du Maroc et de son Sahara!) s'alignent, tous fayoteurs jusqu'à la servilité, les uns surenchérissant par rapport aux autres.
Les Algériens se sont trompés du tout au tout, dans leurs évaluations prospectives, toutefois il demeurent impavides dans leur erreur originelle, croyant toujours pouvoir remporter - après la perte de nombreuses batailles - la guerre finale. L'installation à la tête de l'Etat de «l'expert en diplomatie» Abdelaziz Bouteflika, après un très bref intermède hypocrite qui a fait naître quelques espoirs,a permis à l'Algérie de nourrir l'illusion que l'estocade pouvait être donnée au Maroc au moyen d'une décisive offensive sur le plan international.
L'Organisation de l'unité africaine (l'Union africaine actuellement) n'était plus ce terrain propice à l'attaque puisqu'après l'admission en son sein- par effraction- de la fumeuse république arabe sahraouie démocratique (RASD), le Maroc absent de cette instance l'ayant totalement récusée, c'est aux Nations Unies à New-York que se portaient les coups violents de nos voisins.
Tous les moyens étaient bons pour terrasser et abattre un Maroc qu'on s'évertue à couper de tous ses amis et de tous ses alliés. Il fallait absolument dénaturer la teneur comme la finalité des plans successifs concoctés par le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, James Baker, pour finalement parvenir à la sécession du Sahara Occidental marocain et vaincre le Royaume. Mais c'est en vain que cet objectif criminel et attentatoire à l'intégrité territoriale nationale sera poursuivi. Il ne sera pas atteint car il se brisera sur la détermination unanime de tous les enfants du Maroc, vigilant à déjouer toutes les manœuvres dont celle prônant un éventuel partage du territoire.
Nos détracteurs algériens n'ont rien pu faire contre nous, même lorsqu'ils avaient les moyens de faire «puruler» l'épine qu'ils croyaient bien installée dans la chair de notre pied, pourraient-ils y parvenir actuellement alors qu'une grosse écharde est, elle, bien encastrée, malheureusement, dans le cœur de cette nation, malgré tout, sœur. Cette écharde, autrement plus menaçante que notre ancienne épine, s'appelle la guerre civile, le terrorisme, la pauvreté, le déséqulibre économique, la démocratie dévoyée, l'autoritarisme, la hogra, l'étouffement de la liberté de la presse et tutti quanti.
Ce n'est pas pour nous réjouir bassement des malheurs nombreux du peuple algérien que nous énumérons ces fléaux qui minent le voisin de l'Est, mais pour lancer un appel sincère pour indiquer le chemin salutaire et salvateur au bout duquel l'Algérie pourrait se sortir du calvaire qu'elle vit - surtout depuis la fin des années 80. L'impasse dans laquelle elle s'est engagée, dans ses rapports avec le Maroc notamment, ne la mènera qu'à une catastrophe plus énorme qu'auparavant, d'autant, qu'on le voit bien, elle s'enfonce, à six mois des élections présidentielles, dans une ornière institutionnelle terrifiante et sans précédent.
Certes, lorsqu'elle fait jouer «les biscoteaux», avec la forfanterie de ceux qui se savent irrémédiablement aux abois, elle peut avancer des chiffres mirobolants : un matelas de devises de 37 milliards de dollars, une croissance de 6,5% et que sais-je encore. Reste que personne ne s'y trompe et qu'on sait, ainsi que le souligne amèrement la presse indépendante, l'Algérie a peut-être un Etat riche et sûrement un peuple pauvre... Les rentrées de l'Algérie sur le plan financier ne dépendent-elles pas à 96% des seules exportations des hydrocarbures?
Alors quand donc les dirigeants d'une Algérie sereine et réconciliée avec elle-même prendront-ils le virage courageux de la réconciliation avec des frères qui, malgré les aléas et les vicissitudes de l'histoire récente, ont toujours tendu la main fraternelle du dialogue.
Ils la tendent toujours, en tout cas. Elle est franche, sans réticence. Elle est loyale.



29/09/2007
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