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Bassin Hydraulique du Sebou

PRESENTATION

Le bassin de Sebou forme une cuvette entre le Rif au Nord, le moyen Atlas et la méseta au sud, le couloir Fès -Taza à l'Est et l'océan Atlantique à l'Ouest. D'une superficie d'environ 40.000 km2, il est l'un des bassins les plus importants du royaume et renferme actuellement une population totale de 5.9 millions d'habitants

(selon les projections du recensement de 1994), dont 44% en milieu urbain et 56% en milieu rural. Il dispose d'une économie agricole et industrielle qui contribue de façon importante à l'économie nationale.

Le climat régnant sur l'ensemble du bassin est de type méditerranéen à influence océanique, devenant continental à l'intérieur. La pluviométrie moyenne annuelle du bassin est de 750 mm , avec un maximum de 2000 mm/an sur les hauteurs du Rif et un minimum de 400 mm sur le haut Sebou et les vallées du Beht.

Le bassin versant du Sebou est l'un des plus riches en eau et constitue l'une des régions les mieux loties en terres irriguées et en industries. Le potentiel cultivé s'élève à 1.750.000 ha . Les superficies irrigables sont estimées à 375.000 ha , dont 269.600 sont actuellement irrigués, répartis entre :

•  114.000 ha de grande hydraulique

•  155.600 ha de petite et moyenne hydraulique et d'irrigation privée.

Le bassin de Sebou connaît une activité industrielle très développée. Les unités importantes à l'échelle du bassin sont : les sucreries, les papeteries, les huileries, les tanneries, les cimenteries, l'industrie du textile et la raffinerie de pétrole. 

209.000 tonnes de papier

80.000 tonnes d ' huile d ' olive (65% de la production nationale)

12.000 tonnes de cuir (60% de la production nationale)

3.300 tonnes de p é trole raffin é

1845 tonnes de sucre produit (50% de la production nationale)

Production annuelle industrielle dans le bassin du Sebou

Il est également très riche en potentialités touristiques. On y trouve des villes impériales à civilisation millénaire constituant un patrimoine universel comme les villes de Fès et Meknès, les sites romains de Walili (Volubilis) et les grottes de Friouatou dans la région de Taza.

Le bassin de Sebou couvre en totalité ou en partie:

  • 5 régions économiques : Fès - Boulemane, Al Hoceima - Taza –Taounate, Méknès -Tafilalt, Gharb-Chrarda-Beni Hssen et Rabat –Zemmour-Zair ;
  • 3 Wilayas : Fès, Méknès et Kénitra ;
  • 17 provinces et préfectures dont 10 en totalité (Méknès El Menzeh, Méknès Ismailia, El Hajeb, Fès Al Madina, Zouagha My Yaacoub, Fès Jdid-Dar Dbibagh, Sefrou, Taounate, Kénitra, Sidi kacem) et 7 partiellement : (Ifrane, Boulemane, Taza, Chefchaouen, Khémisset, Khénifra et Al Hoceima).

RESSOURCES EN EAU

  Les eaux de surface

Le bassin renferme près du tiers des eaux de surface du Pays et peut être subdivisé de point de vu hydrologique en quatre ensembles :

  • le Sebou issu du moyen Atlas et constitué par les bassins du haut Sebou (6000 km2), de l'Inaouène (5200 km2) et du moyen Sebou(5400 km2);
  • l'Ouergha qui a une superficie de l'ordre de 7300 km2 ;
  • le Beht qui a une superficie de l'ordre de 9000 km2, reçoit l'oued R'dom avant de rejoindre le Sebou dans la plaine du Gharb ;
  • le bas Sebou, dont la superficie couvre environ 6000 km2, est qui constitue un chenal instable et insuffisant pour supporter les débits de crues.

Les apports en eau du bassin s'élèvent à 5.010 millions de m3 par an, dont :

  • 2355 Mm3/an (47%) sont drainés par le bassin de l'Ouergha
  • 902 Mm3/an (18%) sont drainés par le haut Sebou
  • 451 Mm3/an (9%) sont drainés par le Beht.

Ces apports présentent une irrégularité dans l'espace et dans le temps. Le haut Sebou en amont du barrage Allal El Fassi se distingue par un écoulement pérenne grâce notamment aux apports de sources telles que : Ain Sebou, Ain Timedrine et Ain Ouaender. Les autres affluents de l'oued Sebou, notamment l'Ouergha et l'Inaouène, ont un régime pluvial avec des crues très importantes pendant les saisons pluvieuses.

Les ouvrages hydrauliques du bassin permettent la régularisation d'un volume de 2970 Mm3/an dont 1000 Mm3 sont utilisés pour l'irrigation et l'AEPI.

Les eaux souterraines

Les ressources en eau souterraine constituent une part importante du patrimoine hydraulique du bassin. Elles représentent des réserves accumulées depuis de longues années et une richesse qui se reconstitue d'année en année grâce à l'infiltration des eaux de pluies. Le volume exploitable des eaux souterraines est de l'ordre de 800 Mm3 par an, soit près de 20% du potentiel national. 

A l'échelle du bassin, on peut distinguer une douzaine de nappes caractérisées par une large répartition dans l'espace contribuant ainsi au développement du bassin en assurant l'approvisionnement en eau potable d'une grande partie des centres urbains et ruraux et en participant à la mise en valeur de grandes superficies irriguées au moyen de multiples stations de pompage.

Principales nappes dans le bassin du Sebou

Nappes phréatiques et profondes du Saiss

Nappe des causses moyens Atlasique

Complexe des nappes Maamora - Gharb

Nappe de Bou Agba

Nappe du couloir Fès – Taza

Nappe du moyen Atlas plissé

Nappe de Drader Souier

QUALITE DES RESSOURCES EN EAU   

L'activité de surveillance de la qualité des ressources en eau dans le bassin du Sebou a démarré depuis 1987. Chaque année, un programme de mesures de la qualité est établi, il définit les points du réseau de contrôle , la fréquence des analyses, ainsi que les paramètres à mesurer au niveau de chaque point.

Les eaux superficielles

On constate que les tronçons des cours d'eau, situés à l'aval immédiat des rejets des villes et centres du bassin du Sebou, présentent des niveaux de qualité mauvais à très mauvais suite aux grandes charges polluantes qui y sont déversées durant toute l'année provenant des eaux usées domestiques et industrielles. Il s'agit de l'Oued Sebou à l'aval de la ville de Fès, l'Oued Rdom à l'aval des villes de Méknès et Sidi Kacem, ainsi que l'Oued Beht à l'aval de Sidi Slimane.

Pour l'ensemble des points d'eau contrôlés, plus que la moitié présentent une qualité d'eau mauvaise à très mauvaise. Le paramètre dégradant la qualité concerne essentiellement les matières organiques (DBO5 et DCO) (plus de 46% des points contrôlés) suivi de la concentration en phosphore total.

Etat de qualité des cours d'eau du bassin du Sebou (2000-2001)

En général, la partie Haut-Sebou présente une bonne qualité, alors que le Moyen et le Bas-Sebou connaissent des problèmes de pollution plus ou moins importants.

Les eaux souterraines

La qualité des eaux souterraines est en général bonne à moyenne pour les trois principales nappes, Fès/Méknès, Maamora et Gharb. Elle est mauvaise par endroit en particulier à cause des teneurs élevées en nitrates dans les zones à forte activité agricole, et de la salinité dans les zones côtières.

En effet, la moitié des points de contrôle de la qualité des eaux souterraines ont des concentrations en nitrates supérieures à la valeur maximale admissible qui est de 50 mg/l, dont 28 % ont des teneurs supérieures à 100 mg/l, ce qui donne une classe de qualité très mauvaise.

Etat de qualité des nappes du bassin du Sebou (2000-2001)

Les sources de pollution

La pollution d'origine domestique

Le volume total des rejets des eaux usées domestiques est estimé à plus de 200.000 m3/jour, dont 86% sont déversés dans les cours d'eau, 2% épandus sur les sols, et 12% rejetés en mer. Il est à signaler qu'aucune ville ni centre ne disposent d'une station d'épuration fonctionnelle, le taux d'épuration des rejets urbains est quasiment nul. Cette pollution est responsable d'environ 60% de la pollution organique et de 80% de la pollution azotée et phosphorée.Parmi les incidences générées par les rejets directs des eaux usées dans les cours d'eau, on peut citer :

  • l'eutrophisation des retenues de barrages situés à l'aval des rejets des centres ;
  • la réutilisation des eaux usées brutes dans l'irrigation à l'aval immédiat des villes avec tous les risques sanitaires qui peuvent en découler pour les agriculteurs et les consommateurs

La pollution d'origine industrielle

Le secteur industriel est très diversifié dans le bassin du Sebou. Les principales branches industrielles sont : l'agro-alimentaire (sucreries, huileries, laiteries, conserveries,…), les papeteries, les tanneries, le textile, le raffinage de pétrole, la levurerie, la production d'alcool,…

L'activité industrielle est concentrée à l'intérieur des grandes villes du bassin. Les charges totales de la pollution organique d'origine industrielle dans le bassin sont estimées à 2.750.000 équivalent-habitants, dont près de 70% proviennent des sucreries, des papeteries et des huileries.

La pollution industrielle est responsable de 40% de la pollution organique, de 20% de la pollution azotée et phosphorée, et de 100% des rejets en métaux lourds.

La pollution d'origine agricole

Le bassin du Sebou est parmi les régions agricoles les plus importantes du pays, il connaît une intensification du secteur agricole par le recours d'une part, à l'irrigation afin de pallier aux aléas climatiques, et d'autre part à l'utilisation des engrais chimiques, de produits phytosanitaires, des fumiers naturels et artificiels. Ce sont particulièrement les eaux souterraines qui sont exposées à ce type de pollution suite à l'infiltration des produits agro-chimiques.

Les charges polluantes sont constituées essentiellement des nitrates et des phosphates et sont estimées à :

  • 6 294 tonnes par an de l'azote total;
  • 1 499 tonnes par an des phosphates.

Les actions de dépollution

Afin de remédier aux divers problèmes de pollution des ressources en eau que connaît le bassin du Sebou, plusieurs études ont été réalisées par les différents Départements concernés. L'objectif de ces études porte sur la définition des modes appropriés pour l'élimination de la pollution et la protection de la qualité des ressources en eau.

Néanmoins, la mise en place des actions effectives de dépollution reste très minime et atteint à peine 3% du total de la pollution générée au niveau de tout le bassin. Ces actions concernent essentiellement les rejets des huileries, des tanneries et des sucreries.

MOBILISATION ET UTILISATION
DES RESSOURCES EN EAU

L'effort de mobilisation

•  Les barrages

Le bassin du Sebou comporte 10 grands barrages et 44 petits barrages et lacs collinaires. Parmi ces ouvrages figure le barrage Al Wahda, deuxième grand barrage en Afrique, avec une capacité de stockage de 3730 Mm3. Ce barrage joue un rôle capital dans l'irrigation de la plaine du Gharb et sa protection contre les crues dévastatrices de l'oued Ouergha.

La capacité globale actuelle de stockage des 10 grands barrages du bassin est de 5872 Mm3, permettant de régulariser un volume total de 2970 Mm3.

Aménagements hydrauliques existants

Barrages

Mise en service

Retenue (Mm 3 )

Hauteur (m)

But

Volume régularisé (Mm 3 )

Superficie irrigable

Energie product. (GWh/an)

Allal El Fassi

1990

69,6

67

E,I,AEPI,T

570

26.000

270

Idriss Premier

1973

1182

72

E, I

270

72.000

66

El Kansera

1935

230

68

E,I,AEPI

200

29.050

30

Sidi Chahed

1996

170

60

AEPI, I

50

1.200

-

Sahla

1994

62

54

I, AEPI

32

2.000

-

Al Wahda

1996

3714

88

E, I

1740

115.000

400

Bge de Garde

1991

37

17,5

I

0

11.500

-

Bouhouda

1998

55,5

55

AEPI , I

20

1.500

-

Asfalou

1999

317

112

AEP, I

75

8.300

-

Bab Louta

1999

35

55

AEP

10

-

-

TOTAL

-

-

-

2967

266.550  

766

•  Les transferts d'eau

Le volume d'eau transféré actuellement hors du bassin est de l'ordre de 20 Mm3 par an pour l'AEP de la ville de Salé.

Le volume de transfert à l'intérieur du bassin est de l'ordre de 650 Mm3, qui sont dérivés annuellement du bassin du haut Sebou vers l'Inaouène par la galerie de Matmata.

•  Les eaux souterraines

Sur les 800 Mm3 d'eau souterraines mobilisables, les prélèvements actuels permettent de mobiliser 680 Mm3 par an.

L'utilisation de l'eau

Le volume d'eau utilisé dans le bassin du Sebou s'élève à 1680 millions de m3 répartis entre :

  • 1.000 Mm3 d'eau de surface utilisés à raison de 97% pour l'irrigation et 3% pour l'AEPI ;
  • 680 Mm3 d'eau souterraine utilisés à raison de 78% pour l'irrigation et 22% pour l'AEPI.

•  L'eau potable

En 2002, le volume d'eau affecté à l'alimentation en potable et industrielle s'élève à 180 Mm3 dont 150 Mm3 (soit 83%) d'eau souterraine et 30 Mm3 (soit 17%) d'eau de surface.

En milieu rural, le taux d'accès à l'eau potable est passé de 16% en 1994 à 58% en 2002 grâce aux réalisations entreprises dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d'Approvisionnement Groupé en en Eau Potable des populations rurales (PAGER). Ce taux varie entre 40% dans la province de Taza et 92% à Sefrou .

Ville

Origine de l'AEP

•  Fès
•  Méknes

Nappe profonde de Fès-Méknes

•  Taza

Nappe de Taza
Barrage Bab Louta

•  Kénitra

Nappes Maamora et Gharb

•  Khemisset-Tifelt

Barrage El Kansera

•  Ifrane

Nappe du Causse Atlassique

•  Sidi Kacem

Nappe du Gharb

•  Ouazzane

Nappe de Bouagba

•  L'irrigation

Le volume d'eau affecté à l'irrigation s'élève à 1500 Mm3 dont 970 Mm3 (soit 65%) d'eau de surface et 530 Mm3 (soit 35%) en provenance des nappes d'eau souterraine.

•  L'énergie hydoélectrique

Les usines hydroélectriques associées aux barrages Idriss Ier, El Kanséra, Al Wahda et Allal El Fassi disposent d'une puissance installée de 535 MW.

La valorisation de la ressource mobilisée par ces usines hydroélectriques permet de produire en moyenne 814 GWH par an. Cette production permet au pays d'éviter l'importation de prés de 285.000 tonnes de fuel.

Le bassin renferme d'autres usines hydroélectriques de moindre importance situées au fil de l'eau. Il s'agit des usines de Ras El Ma (province de Taza), de Oued Fès aval (Province Fès Jdid-Dar Dbibagh), Oued Aggay (Province Sefrou) et Oued Boufekrane (Province de Méknès).



18/10/2007
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