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Bassins Hydrauliques du Souss-Massa

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PRESENTATION

L'unité Souss Massa se situe au centre géographique du Maroc et couvre une superficie de l'ordre de 25.000 km², renfermant trois bassins versants drainés par les principaux cours d'eau :

  • le bassin versant de l'Oued Souss (16.200 km²)
  • le bassin versant du Massa et de Chtouka (6.280 km²)
  • le bassin versant des Oueds tamraght et Tamri (2.600 km²)

Situés entre l'Océan Atlantique et les montagnes du Haut Atlas et de l'Anti Atlas, ces bassins ont des superficies réparties approximativement entre 25 % de zones de plaine et 75 % de zones de montagne. Les deux principales plaines sont la plaine du Souss (4.150 km²) et la plaine des Chtouka (1.260 km²).

Sur le plan administratif, la zone du Souss Massa couvre entièrement la préfecture  d'Agadir Ida Outanane, la préfecture d'Inezgane Ait Melloul, la Province de Taroudant ainsi qu'une part importante de la Province de Tiznit. Elle déborde légèrement sur les provinces d'Essaouira et de Chichaoua au Nord.

Selon le recensement de 1994, la population était de 1,54 millions d'habitants dont 53% en milieu rural. Selon, les projections, cette population serait de 2,64 millions d'habitants en l'an 2020.

Le climat de la région est aride à semi-aride ; il varie du type humide, à hiver froid sur les sommets du Haut Atlas Occidental à prè-saharien, à hiver frais en plaine. La proximité de l'Océan et l'influence du courant froid des Canaries atténue le climat de la zone et la barrière montagneuse de l'Anti-Atlas contribue à la protection contre les vents du Sud.

Les températures moyennes annuelles varient de 14°C sur le Haut-Atlas au Nord à 20°C sur l'Anti-Atlas au Sud. Les températures journalières minimale et maximale atteignent respectivement -3°C et 49°C . Les amplitudes thermiques sont également élevées et peuvent atteindre 48°C .

La pluviométrie présente une grande variabilité spatiale et temporelle. Les moyennes des précipitations sont de l'orde de 280 mm sur le Souss, 265 mm sur le Massa, 390 mm sur le bassin du Tamraght  et 370 mm sur le bassin du Tamri.

L'évaporation moyenne annuelle varie entre 1400 mm en montagne et près de la côte atlantique et 2000 mm en plaine.

En général la région est relativement ventée. Le «Chergui» vent d'Est chaud,  peut souffler en été et en automne. La vitesse moyenne annuelle du vent est de l'ordre de 3 km/h en montagne et 5 km/h en plaine.

La dégradation spécifique des sols varie de 340 à 660 t/km²/an selon les caractéristiques géologiques et géomorphologiques des tronçons de la région.

L'agriculture constitue l'activité économique principale de la région. Le potentiel en terres irrigables y est de l'ordre de 250.000 ha . La superficie irriguée, située principalement dans le bassin du Souss, s'étend sur 134.295 ha dont près de 60 % est irriguée de manière moderne. En terme de production, les maraîchages occupent 34 %, les agrumes 25 %, les céréales 10 % et l'élevage 28 %. La production d'agrumes et de maraîchages primeurs contribuent  à plus de 50 % de la production nationale et du volume des exportations.

La production minière de la zone est très faible et les industries de transformation ne représentent que 4 % de l'industrie nationale. Elles sont essentiellement constituées d'unités agro-industrielles pour le conditionnement des fruits et légumes.

Le tourisme constitue la deuxième activité économique de la région. Avec une capacité d'hébergement de l'ordre de 26.419 lits classés, la région dispose de près de 30 % de la capacité d'hébergement nationale.

RESSOURCES EN EAU

Les eaux de surface

Les ressources en eau de surface sont limitées et très irrégulières. Les débits des oueds présentent une forte irrégularité interannuelle. Ils ne sont pérennes que sur leurs cours de montagne et de piémont et ne coulent que pendant de courtes périodes où surviennent des crues, parfois rapides et violentes. L'apport moyen en eau de la région est évalué à 635 Mm3/an.  Les apports minimum et maximum enregistrés sont respectivement de 35 Mm3 (1960-61) et 2.160 Mm3 (1962-63).

v Le Bassin du Souss

Les principaux affluents drainés par l'oued Souss sont ceux de la rive droite, dont les plus importants sont l'oued Issen et ceux du Haut Souss.

Le régime hydrologique de l'oued Souss est caractérisé par une forte irrégularité saisonnière et interannelle. Le maximum des apports intervient pendant les mois de Janvier, Février et Mars et le minimum est observé en Août.

Tout au long de son parcours jusqu'à l'océan, l'oued Souss reçoit un apport moyen annuel de 235 Mm3 (190 Mm3 des affluents du Haut Atlas (rive droite) et de 45 Mm3 des affluents de l'Anti Atlas (rive gauche). L'oued Issen contribue à lui seul avec un apport moyen annuel de 80 Mm3.

L'oued Souss, qui constitue la quasi totalité des apports d'eau, est caractérisé par l'occurrence de crues d'automne et d'hiver provoquées par des précipitations frontales ou de crues de printemps provoquées par la fonte de neige. La crue historique maximale observée a atteint en octobre 1987 un débit de pointe de 1.650 m3/s et un volume de 36 Mm3 au site du barrage Aoulouz.  

v Le Bassin du Massa

Le bassin du Massa est drainé par les oueds d'Amaghous et d'Assaka, qui prennent tous deux naissances dans la partie atlantique de l'Anti-Atlas. Les apports moyens annuels de l'oued Massa sont évalués à 138 Mm3.

La crue historique maximale observée en décembre 1957 a atteint un débit de pointe de 2.800 m3/s et un volume de 300 Mm3 en 6 jours. La crue maximale observée en 1996 a atteint un débit de 1.022 m3/s et un volume de 175 Mm3.

v Les Bassins côtiers

Les bassins côtiers atlantiques sont drainés par deux principaux oueds, le Tamri et le Tamraght, qui prennent leur source dans le Haut-Atlas Occidental. Les apports moyens annuels sont évalués à 50 Mm3 pour l'oued Tamri et 25 Mm3 pour l'oued Tamraght

En 1983 , la crue historique maximale observée sur l'oued Tamri a atteint un débit de pointe de 1.700 m3/s et un volume de près de  60 Mm3. Par contre, la crue de 1996, a connu un débit de 1.240 m3/s et un volume de 52 Mm3.

Les eaux souterraines

La région du Souss Massa comprend deux principales unités hydrogéologiques : la nappe du Souss et la nappe des Chtouka.

v La nappe du Souss

Le bassin hydrogéologique de la nappe du Souss s'étend sur une superficie de 4.150 km². Il est limité au Nord par le Haut Atlas, au Sud par l'Anti-Atlas et débouche à l'Ouest sur l'Océan Atlantique.

Constituée par les formations de remplissage de la vallée dont l'âge va de l'Eocène au quaternaire, elle constitue le réservoir phréatique le plus important du pays et joue un rôle primordial dans le développement économique et social de la région du Souss.

La baisse que connaît la piézomètrie de cette nappe, en raison de la surexploitation par puits et forages et de la sécheresse qui sévit dans la région depuis les années 1970, s'est traduite par l'assèchement progressif des résurgences, des sources et des khettaras. Actuellement, la contribution de la nappe dans le débit de base de l'Oued Souss est négligeable alors qu'elle était importante durant la période 1950-1970.

L'analyse des bilans de la nappe (voir tableau ci-après) a montré que le déstockage des ressources non renouvelables varie entre 100 et 370 Mm3 /an, soit 260 Mm3 en moyenne. Le déstockage évalué depuis 1968 serait de l'ordre de 5.3 Milliards de Mm3 sur une réserve totale de 33 Milliards de Mm3. La baisse moyenne du niveau piézomètrique engendrée varie entre 0.5 m/an et 3 m/an.

v  La nappe des Chtoukas

La plaine, qui s'étend sur une superficie de plus de 940 km² , des Chtouka constitue une extension de la plaine du Souss vers le Sud-Ouest. Elle est limitée au Nord par la route d'Agadir-Biougra, à l'Est par les affleurements des formations primaires de l'Anti-Atlas, au Sud par l'Oued Massa et à l'Ouest par l'Océan. L'analyse du bilan permet de constater que la nappe de Chtouka est relativement équilibrée. En 1996, ce bilan a été excédentaire de près de 15 Mm3.

Bilan hydraulique des nappes (en millions de m 3 )

Entrée / Sorties

Nappe du Souss

Nappe des Chtoukas

Entrées de la nappe :

• Recharge moyenne

• Recharge minimum (1994)

• Recharge maximum (1996)

414

108

870

40

26

70

Sorties de la nappe :

• Sorties en moyenne

• Sorties minimum (1994)

• Sorties maximum (1996)

550

512

614

40

31

61

QUALITE DES RESSOURCES EN EAU   

Depuis 1989, La qualité de l'eau connaît un suivi régulier à travers un réseau de surveillance comportant une vingtaine de points des eaux de surface et une soixantaine de points des eaux souterraines. Ce suivi permet de relever que:

v Les eaux de l'Oued Souss et de ses affluents sont de bonne qualité dans la partie amont en raison de leur salinité relativement faible et de l'absence de pollution organique. La partie aval ne présente pas d'écoulement à l'exception des rejets des eaux usées des centres d'Ouled Teima, d'Ait Melloul et d'Inezgane.

v Les eaux souterraines de la région du Souss Massa sont également de bonne qualité, sauf par endroit où on observe des salinités élevées ou des signes de pollution azotée d'origine domestique et agricole.

Les principales sources de pollution identifiées dans la région sont :

• Les eaux usées domestiques rejetées en grande partie dans le lit de l'oued Souss et en mer (Agadir-Ait Melloul-Inezgane, Ouled Teima et Taroudant), ou encore celle rejetées dans des fosses individuelles en milieu rural ;

• Les fertilisants et les produits phytosanitaires utilisés en agriculture qui exposent les nappes a un risque élevé de contamination en raison de la perméabilité des sols comme c'est le cas de la nappe des Chtouka ;

• Les déchets solides ménagers déposés sans précautions préalables dans les carrières, les ravins et en bordure de l'Oued Souss;

• Les rejets industriels, en particulier des industries agroalimentaire et de conditionnement du poisson, riches en matière organique et en sel.

MOBILISATION ET UTILISATION
DES RESSOURCES EN EAU

L'effort de mobilisation

v  Les eaux de surface

Les grands ouvrages hydrauliques réalisés dans le bassin permettent de mobiliser en année moyenne près de 180 Mm3/an pour l'irrigation de près de 34.000 ha , la fourniture de l'eau potable des agglomérations du Grand Agadir et de Tiznit-Sidi Ifni et près de 294 Mm3/an pour la recharge artificielle de la nappe du Souss.

Réalisée grâce aux eaux mobilisées par le barrage d'Aoulouz, la recharge de la nappe du Souss a été également renforcée par le barrage Imi El Kheng (1993) et par 9 seuils réalisés le long du lit de l'oued Souss : Lalla Tamsist, Hamria, Kharouba, Bahsia, Freija amont, Freija aval, Msafer, Sidi Amara, Souiguia.

Le nouveau barrage Mokhtar Soussi, mis en service en 2002, vient renforcer la mobilisation des eaux de surface du Souss, et permettra avec le barrage Aoulouz, d'assurer la satisfaction des eaux d'irrigation de la zone d'El Guerdane dont le projet de concession est en cours d'étude par l'ORMVASM.

Grands barrages existants

Barrages

Mise en  service

Retenue (Mm 3 )

Hauteur
(m)

But

Volume  régularisé (Mm 3 )

Superficie irrigable

Dkhila

1986

0.7

-

Abdelmoumen

1981

214

68.5

Aoulouz

1991

108

18

Moukhtar Soussi

2001

50

45*

Imi El Kheng

1993

11

5.5

Moulay Abdellah

2002

110

27.5**

Youssef Ben Tachfine

1973

303.5

90

TOTAL

 

797

182

    *  : volume est destin é à la sauvegarde de la zone du Guerdane
 **   : volume sert à renforcer l'AEPI du grand Agadir

Outre les grands barrages, des petits barrages et quelques lacs collinaires sont également réalisés dans la région du plan,. Ces Ouvrages sont destinés à l'irrigation, l'abreuvement du cheptel, et à la lutte contre les inondations.

Les eaux de surface sont également mobilisées par les prélèvements au fil de l'eau. Ces prélèvements sont estimés en moyenne à près de 140 millions de m3.

v  Les eaux souterraines

Les eaux souterraines jouent un rôle important dans la satisfaction des besoins en eau. Cependant, elles sont déjà très fortement sollicitées et accusent un important déficit de ré-alimentation, évalué en moyenne, pour la période 1986-1994, à près de 260 Mm3/an au niveau de la nappe du Souss.

Les prélèvements bruts d'eau souterraine sont passés de 205 Mm3 en 1969 à près de 650 Mm3 en 1996. Cet accroissement est dû au développement hydro-agricole que connaît la région, particulièrement dans le secteur moderne privé.

Le bilan de la nappe de Chtouka est relativement équilibré. Cependant, l'effet conjugué de la sécheresse et des pompages agricoles a influencé la partie de la nappe de Chtouka (entre 5 et 10 m de rabattement entre 1986 et 1994).

L'utilisation de l'eau

Le volume d'eau utilisé dans le bassin du Sebou s'élève à  826 Mm3 provenant pour 77% des eaux souterraine. L'agriculture irriguée utilise plus de 95% des ressources eb eau mobilisées dans le bassin.  

Utilisation de l'eau

Eau de surface

Eau souterraine

TOTAL Mm 3 /an

• Alimentation en eau potable

• Irrigation

 13,2

174,8

23

615,1

 36,2

789,9

Total

188

638,1

826,1

Le volume d'eau affecté à l'AEPI s'élève à 36,2 Mm3 essentiellement assurés à partir des eaux souterraines (près de  64%). Les principaux centres urbains sont alimentés comme suit :

• L'agglomération du Grand Agadir s'alimente à partir des eaux de surface (complexe Abdelmoumène – Dkhila) à hauteur de 37% (2002), et des eaux souterraines (nappe de Souss-Chtouka) à hauteur de 63% (2002);

•   L'AEP du centre de Biougra est assurée à partir de la nappe de Chtouka ;

•   La ville de Taroudant est alimentée à partir des eaux de la nappe du Souss;

• Les villes de Tiznit et de Sidi Ifni qui se trouvent hors de la limite du bassin du Souss-Massa, mais s'alimentent à partir de l'adduction du barrage Youssef Bentachfine.

En milieu rural, le taux d'accès à l'eau potable est passé de 14% en 1994 à 57% en 2002. Ce taux varie de 46% dans la préfecture de Agadir Ida Outanane et 100% au niveau de préfecture d'Inezgane Ait Melloul.

Le volume d'eau affecté à l'agriculture s'élève à 789,9 Mm3, pour l'irrigation de plus de 134.000 ha , dont 78% proviennent des nappes d'eau souterraines.



18/10/2007
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