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Bassins Hydrauliques du Sahara

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PRESENTATION

Le bassin hydraulique du Sahara situé à l'extrémité sud du pays couvre une superficie d'environ 340.000 Km² ( 43% de la superficie totale du Royaume ). Il se présente sous forme d'une bande qui s'étale du Nord au Sud le long de l'océan Atlantique avec une largeur pouvant atteindre 400 km . Il est limité au nord par les provinces de Tan Tan et d'Assa-Zag et au sud par la Mauritanie.

Du point de vue administratif le bassin est réparti entre 6 provinces dépendant de 3 régions :

  • Laayoune, Boujdour et Smara récupérées en 1975;
  • Oued Eddahab et Aousserd récupérées en 1979;
  • La partie au Sud de l'Oued Draa et de la province de Tan tan.

La population du bassin s'élève à un effectif global de l'ordre de 342.000 habitants (selon les projections du recensement de 1994).

Les principales activités économiques de la région concernent l'exploitation minière, la pêche,  agricole et le tourisme :

- L'activité minière est concentrée autour du gisement de phosphate de Boucraa et de l'unité de traitement et d'exportation des produits phosphatiers à Laayoune El Marsa. Des investigations sont en cours dans la région de Oued Eddahab pour la prospection de nouveaux sites miniers . Il y'a lieu de signaler aussi l'exploitation de sel au niveau des sebkhas

- La pêche connaît un développement considérable vu la richesse halieutique de la côte atlantique longue d'environ 1200 Km². quatre ports ( Laayoune, Tarfaya, Boujdour et Dakhla) et 8 villages de pêche sont mis en place. Cette activité, renforcée par la création de plusieurs usines de transformation des produits halieutiques est appelée à constituer le moteur de développement de la région 

- L'activité agricole se développe à travers plusieurs périmètres irrigués totalisant environ 200 ha . D'autres périmètres sont prévus dont le plus important est celui de Jaifia ( Province de Boujdour) d'une superficie 40 ha . Le maraîchage et la luzerne constituent les principales cultures pratiquées

- l'élevage est pratiqué à grande échelle par la population nomade (camelins et caprins) 

- Le secteur du tourisme, encore embryonnaire, serait amené à se développer surtout au niveau des villes de Laayoune et de Dakhla.

Le climat de la région est de type aride saharien tempéré par l'humidité marine sur la frange côtière, n'excédant pas 50 km de large.

Les vents dominant sont de direction NNW et occasionnellement des vents forts et chauds venant de l'Est accompagnés de tempêtes de sable pouvant durer quelques jours.

La température moyenne annuelle varie entre 17 °C sur la côte et 25 °C ailleurs. Les valeurs maximales et minimales sont respectivement de l'ordre de 40 et 10°C . La région se caractérise par l'importance des écarts quotidiens et annuels et par des températures uniformes le long de l'année au niveau de certaines villes (Boujdour et Dakhla).

Les précipitations sont faibles ou inexistantes avec des écarts importants d'une zone à une autre . Lorsqu'elles se produisent, elles ont un caractère bref, violent, orageux et concentrées dans le temps. Le total annuel de précipitations, qui reste inférieur à 60 mm , est atteint en quelques jours.

Le bassin du Sahara se présente sous forme de vastes plaines tabulaires avec des faibles altitudes. Les seuls exceptions à cette règle sont le Jbel Zini au Nord, la chaîne Gargar à Dakhla et les massifs anciens de la limite Est du bassin (Guletat Zemmour, Tichla, Haouza et Jdairia).

Les écoulements de surface (Oued Saquia El Hamra notamment) ont donné naissance à des lits d'oued profonds pouvant atteindre 25 m de dénivelée par endroit.

Par ailleurs, ce bassin est riche en dépressions, lieux d'accumulation d'eau connues sous le nom de Sebkhas actuellement exploitées pour l'extraction du sel.

RESSOURCES EN EAU

Les écoulements d'eau de surface sont très limités dans le bassin. Les nappes souterraines constituent, en effet, l'essentiel des ressources en eau du bassin.

Les eaux de surface

A part quelques zones restreintes, il n'existe aucun cours d'eau pérenne au Sud de l'Oued Dra. Par ailleurs, il n'existe aucune station de jaugeage et peu d'évaluations de débits de crues ont été effectuées. Les écoulements d'eau sont souvent endoréiques n'atteignant pas l'Océan et les exutoires des eaux sont généralement les sebkhas. Le réseau hydrographique est surtout développé au Nord du Bassin drainant les zones montagneuses.

Les oueds  Sehb El Harcha, Chbeika, El Amra, Zehar et Khoui NaamEn enregistrent des écoulements très faibles limités à quelques jours dans l'année.  Leurs débits de pointe varient de 1 à 10 m3/s et totalisent un apport global d'environ 60 Mm3.

Oued Saquia El Hamra est le plus important cours d'eau du bassin. Il prend naissance à l'Est du bassin et au Sud des Hammada de Tindouf et collecte les eaux de la chaîne du Zemmour. Long de 400 Km , il traverse le bassin d'Est à l'Ouest pour se déverser dans l'Océan Atlantique au niveau de laayoune. Cependant à travers les dernières crues observées on peut dire qu'il n'atteint pas la mer.

Principaux cours d'eau du bassin du Sahara

Cours d'eau

Bassin

Observation

Sehb El Harcha

400 Km²

crues brèves et  peu fréquentes

Chbeika

2700 km²

crues fréquentes, brèves et très violentes. L'écoulement dure quelques jours à quelques semaines

El Amra

600 Km²

Zehar

700 Km²

Khoui Naam

850 Km²

Crues peu  fréquentes

Saquia El Hamra

81.000 Km²

L'écoulement dure généralement quelques semaines avec des apports importants lors d'orages exceptionnels (410 m 3 /s en 1987).

Les eaux souterraines

En l'absence d'eau de surface, les eaux souterraines constituent la seule ressource en eau de la région. La rareté des précipitations fait également que les nappes inventoriées sont peu ou pas du tout rechargées. Les analyses isotopiques confirment que la majeure partie des eaux souterraines s'est infiltrée il y'a plus de 5.000 ans et que, par conséquent, il s'agit généralement de nappes fossiles. Du point de vue hydrogéologique on distingue entre deux grands domaines

- Le domaine du socle cristallin formé de roches d'âge antécambrien ou primaire qui occupe les zones Est, Sud-Est et Nord du bassin. Il est dépourvu de nappes généralisées, et la circulation d'eau est réduite aux zones de fractures et aux lits des cours d'eau. L'eau est rencontrée généralement à de faibles profondeurs avec des débits unitaires faibles et elle est de qualité bonne à moyenne. Les faibles quantités d'eau reconnues ont été mobilisées par puits pour l'AEP des populations nomades et des F.A.R. Les régions concernées par ce contexte se situent dans les provinces de Smara (Haouza, Jdirai, Farcya, Amgala et Haouza), de Boujdour (Gueltat Zemmour) et d'Aousserd (Aousserd et Tichla)

- Le domaine du bassin sédimentaire (Laayoune-Dakhla) qui occupe la partie occidentale du bassin le long de l'océan Atlantique. Ce bassin couvre une superficie d'environ 110.000 Km² sur le continent et se poursuit sous la mer. Il est relativement riche en réservoirs d'eau souterraine d'extension généralisée, mais leur état de connaissance est encore insuffisant.

Ces réservoirs sont faiblement rechargés et sont considérés comme des nappes fossiles. Plusieurs aquifères y sont identifiés :.

•   La nappe profonde du crétacé , qui est l'aquifère le plus important de part son extension sur tout le bassin Laayoune-Dakhla et sa productivité, il affleure dans la partie Nord et Est du bassin pour s'enfoncer 'à des profondeurs pourront atteindre 2000 m dans la région de Boujdour.

•   La nappe du Paléocène ,  deuxième aquifère important du Sahara, il ne prend de l'intérêt qu'au voisinage et au Sud de Dakhla où les grès et sables le constituant reposent directement sur le crétacé inférieur.

La nappe du continental Terminal , circulant dans les formation sablo-argileuses du continental Terminal (Mio-Pliocène) qui se sont développées dans la région de Bir Gandouz à l'extrême Sud du Sahara Marocain

La nappe saumâtre de Laayoune autour de la ville de Laayoune de part et d'autre de l'Oued Saquia El Hamra dans les calcaires et grès lumachelliques du Pliocène.

La nappe de Foum El Oued qui s'est développée dans les formation sablo-gréseures du Pliocène à l'embouchure de l'Oued Saquia El Hamra dont les eaux de crue constituent la seule alimentation.

D'autres nappes superficielles de moindre importance ont été inventoriées dans le bassin. Elles sont localisées, de faible étendue, de faibles productivités et avec une eau de qualité moyenne à mauvaise (nappe de Tarfaya, nappe de Daoura,  nappe d'Oum Chegag, nappe de Boujdour, etc.....). Elles sont exploitées localement par puits pour l'AEPR.  

Principales nappes du Sahara

Nappe

Superficie Km²

Profondeur m

Niveau piézo.(m)

Epaisseur m

Productivité  l/s

Utilisation

Nappe profonde du crétacé

90.000

50 à 1800

0 à140

200 à 500 m 

5 à 70

AEP et irrigation.

Nappe du Paléocène

50.000

150 à 300

30 à 50

jusqu'à 200 m au Sud

5 à 40  

non exploitée actuellement.

N. du continental Terminal

3.000

50 à 100

15 à 50  

environ 30 m

1 à 10  

AEP du monde rural et des F.A.R

Nappe saumâtre de Laayoune

150

40 à 60

30 à 45

environ 20 m

2 à 15

AEP et arrosage.

Nappe de Foum El Oued

90

30 à 60

25 à 30

jusqu'à 50 m

2 à 15

AEP de Laayoune et irrigation

QUALITE DES RESSOURCES EN EAU   

Les ressource en eau sont généralement de qualité moyenne à mauvaise en raison d'un niveau de salinité élevé.

Concernant les eaux de surface, les crues peu fréquentes entraînent un lessivage des formations salées des lits d'oued et se traduisent par une salinité dépassant généralement  4g/l.

Pour les eaux souterraines, l'état de qualité varie d'une zone à l'autre. A l'exception de la nappe de Foum El oued, les autres nappes ne présentent aucun risque de pollution à l'heure actuelle.

Qualité des eaux des principales nappes

zone

Salinité

zone de socle

Inférieure à 2 g/l

zone d'affleurement du Crétacé et la région Dakhla

1 à 2 g/l  (concentrations excessives en H 2 S)

zone Akehfennir- Dichera - Lamsid

7 à 30 g/l

zone Nord Ouest du Bassin

3 à 4 g/l  (concentration excessives en Fer)

La nappe de Foum El oued

 2 à 3g/l (risques d'invasion d'eau saumâtre et de pollution par les rejets d'eaux usées)

Autres nappes phréatiques

4 à 7 g/l

  MOBILISATION ET UTILISATION
DES RESSOURCES EN EAU

Depuis leurs retour à la mère patrie en 1976, et en l'absence des eaux de surface, les provinces du sud ont bénéficié d'un important programme de recherche et de mobilisation des ressources en eau souterraine ( la nappe profonde du crétacé inférieur principalement ) destinées en priorité à l'AEP des principales villes. Ce programme a été relayé par la réalisation des infrastructures d'exploitation, de traitement et de distribution d'eau. Le recours au dessalement de l'eau de mer ou à la déminéralisation des eaux saumâtres s'est également imposé pour certaines villes au cours de la dernière décennie.

Avec l'avènement du programme PAGER , une attention particulière a été accordée au milieu rural à travers la réalisation de nombreux projets visant l'AEPR, l'abreuvement du cheptel et l'AEP des villages de pêche.  

Ainsi, depuis 1976, un vaste programme de recherche et de mobilisation des ressources en eau a été réalisé :

- un barrage d'une capacité de 110 millions de m3 permet l'écrêtement des crues de l'oued Saquia El Hamra ;

- 798 forages de reconnaissance totalisant environ 52.000 ml ont permis la mise à jour d'un débit de plus de 500 l/s en eau souterraines ;

- 60 forages d'exploitation de plus de 26.000  ml permettent de mobiliser plus de 800 l/s ;

- 236 ouvrages de stockage (métfias, réservoirs,etc..) et 16 équipements de pompage permettent l'exploitation des eaux mobilisées.

Ces réalisations ont permis de garantir le service de l'eau au profit des populations des provinces du sud. En effet, ces ouvrages assurent :

•   la protection du la ville de Laayoune contre les inondations;

• l'alimentation en eau des principales villes (Smara, Dakhla, Laayoune), la contribution à l'AEP des villages de pêche et l'amélioration des conditions d'approvisionnement en eau des populations rurales (le taux d'accès a atteint 62% dans la province de Laayoune) ;

• la mobilisation de ressources en eau pour le développement des périmètres agricoles ( Taourta, Jraifia, Tiniguir, Tighzert, Hagounia,...).

• l'amélioration de la connaissance des eaux souterraines, en particulier la nappe profonde du crétacé inférieur.



18/10/2007
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