Bassin Hydraulique du Maïder
PRESENTATION
L'unité de Maïder intercède les deux provinces d'Errachidia à l'Est et Zagoura à l'Ouest. La population s'élève à 80.000 habitants résidant en totalité en milieu rural et concentrée essentiellement le long des principaux axes routiers, dans les centres de Anif Tazarine et Nkob. Le découpage administratif etant composé de 9 communes, 5 font partie de la province de Zagora et 4 de la province d'Errachidia.
Les principales activités économiques sont l'agriculture et l'élevage. Une part importante de la population recourt de plus en plus à l'immigration à l'étranger ou vers d'autres zones du Maroc.
Malgré la rareté des ressources en eau surtout en période de sécheresse, les habitants conduisent leurs cultures de manière très soignée et déploient des efforts importants pour la mobilisation des ressources en eau pour l'irrigation des petits périmètres. Les systèmes d'irrigation utilisés sont les seguias, Khettaras et les pompages dans des puits individuels.
Dans les plaines les températures maximales dépassent 40°C en juillet. Sur les reliefs, il gèle en hiver. Les précipitations de janvier – février se présentent sous forme de neige dans les sommets de plus de 2.000 m d'altitude. Les précipitations sont très limitées et enregistrent une moyenne annuelle de l'ordre de 90 mm . Le champs des précipitations varie de 200 mm sur le Jbel Saghro, de 100 mm sur les premières plaines de N'Koub et de Alnif, et 50 mm sur la plaine aval du Maider.
RESSOURCES EN EAU
Les eaux de surface
Le bassin versant de Maider, d'une superficie de 7156 Km2, est constitué par le versant sud du Jbel Saghro, dont le réseau hydrographique est formé par les oueds Taghbalt ,Hsia et Msissi.
Une station hydrologique de création récente permet de contrôler les apports de l'oued Taghbalt au niveau de Tazarine .
Les crues moyennes n'atteignent généralement pas la Dayat Maider et permettent la recharge saisonnière des cuvettes alluvionnaires dans les vallées en amont de Fezzou,d'Ait Saadane ou d'Oumejrane.
La variabilité extrême du régime hydrologique se traduit par des apports, enregistrés pendant deux ou trois crues en automne et en printemps, évalués à 15Mm3/an.
Oued
Superficie km 2
Apports Mm 3 /an
Oued Taghbalt
3274
18.3
Oued Hsia
1395
7.8
Oued Fezou
1962
11.0
Oued Msissi
525
2.9
Total (Mm3 )
7065
39,0
Les eaux souterraines
Les premières études générales furent entreprises en 1934 sur les sous bassins du Regg et du Hsia et Tazarine. Les premiers forages et la compagne géophysique (Tazarine) ne furent exécutés qu'en 1950, mais la plupart des résultats étaient plutôt d'ordre qualitatif et ne permettaient pas une analyse plus rigoureuse. La dureté excessive du terrain et la satisfaction des besoins d'une hydraulique villageoise très peu développée jusqu'à la dernière décennie ont limité la prospection pour le développement des ressources en eau.
La régression du niveau de la nappe phréatique à cause des dernières périodes de sécheresse a été accompagnée de la dégradation de la qualité de l'eau dans les puits et d'un dysfonctionnement de quelques systèmes d'AEP récemment mis en place.
Devant cette situation, il fallait procéder à la recherche d'une ressource plus profonde, moins vulnérable aux aléas climatiques et d'une qualité meilleure. Les prospections devaient ainsi porter sur les formations gréseuses et quartzites de l'Ordovicien très abrasives, à travers la réalisation des sondages mécaniques.
Les forages d'exploitation réalisés dans le cadre du programme d'alimentation en eau potable rurale, où sont enregistrés des débits supérieurs à 10 l/s, permettent de couvrir largement les besoins de la population à long terme. L'exploitation du surplus pour la mise en valeur des terres agricoles, au profit des associations d'usagers des SAEP, peut être envisagée pour des petits projets de 5 à 10 ha par ouvrage, moyennant l'équipement de systèmes d'irrigation efficients et avec les plans de culture les plus adaptés et économes d'eau, tel que cela a été entrepris dans la zone de Alnif où l'on cultive le cumin, le safran et l'amandier
MOBILISATION ET UTILISATION
DES RESSOURCES EN EAUL'effort de mobilisation
v Les eaux de surface
Les principaux ouvrages de mobilisation réalisés sont :
- un barrage de dérivation des eaux de crue à Taghbalt, dominant une superficie de 800 ha ;
- un barrage collinaire d'Achbarou sur un affluent de l'Oued Fezzou dont la capacité est de 1Mm3 ;
- un petit seuil de dérivation des crues sur un affluent de l'Oued Mcissi avec une capacité de 1m3/s .
L'épandage des crues se fait également par l'intermédiaire de seuils de dérivation traditionnels permettant de renforcer l'irrigation des petits périmètres et d'alimenter les nappes alluviales exploitées par les Khettaras.
v Les eaux souterraines
L'exploitation des ressources en eau souterraine est assurée par :
- Les Khettaras construites le long des vallées alluvionnaires ;
- Les puits traditionnels, de plus en plus nombreux ;
- Les forages d'exploitation réalisés dans le cadre du PAGER;
- Les barrages souterrains de Nkob et Tazarine.
Toutes les ressources en eau souterraines sont mobilisées, voire même surexploitées, pour l'irrigation et l'AEP des populations et l'abreuvement du cheptel.
L'utilisation de l'eau
La superficie totale irriguée par l'ensemble de l'infrastructure irriguée dans l'unité de Maïder s'élève à 5023 ha . Le volume d'eau utilisé pour l'irrigation est de l'ordre de 47 Mm3 dont près de 53% proviennent des eaux de surface.
Plus de 1 Mm3 est actuellement utilisé pour l'alimentation en eau potable des populations rurales. Ces ressources proviennent exclusivement des eaux souterraines.