Le Waqf en Islam.
Le Waqf en Islam.
Parmi les moyens instaurés par l’Islam pour inscrire la solidarité au sein de la société on trouve l’aumône, quelle soit légale (zakat) ou volontaire (sadakat) et le waqf. |
Depuis son avènement il y’a quatorze siècles, l’Islam a instauré et a consolidé un système bien fondé de solidarité sociale. La petite communauté d’une centaine de croyants, menée par le Prophète à Médine, était la parfaite illustration de cette solidarité. Sa vie quotidienne regorgeait d’actes de bienfaisance qui s’étendaient aux différents aspects de la vie.
L’Islam, à travers cette solidarité,sans égard au fait que les actes y afférents soient accomplis dans l'espoir de la récompense de Dieu dans l’au-delà, vise à prémunir les croyants de vices comme l’avarice afin de maintenir un équilibre social entre les nantis et les plus démunis. De là, il établit une société soudée et exempte de tout les complexe psychologique et social qui découlerait de la pauvreté et de la disparité sociale.
Parmi les moyens instaurés par l’Islam pour inscrire la solidarité au sein de la société on trouve l’aumône, légale (zakat) soit-elle ou volontaire (sadakat) et le wakf. Ces actes ont certes un aspect temporel, à savoir l’écoulement d’une année lunaire pour la zakat par exemple, mais aussi un aspect durable qui peut s’étendre sur des générations. C’est le cas du wakf.
Définition du terme "waqf" :
Sur le plan lexical, le terme Waqf en arabe signifie l'immobilisation. On dit mettre en wakf une bête c’est l’arrêter ; on dit aussi: mettre en Waqf la maison, c'est l'immobiliser. Le pluriel de Waqf est Awqaf.
Les termes "Waqf" et "Habs" ont le même sens, de même que le terme 'Tasbil qui veut dire mettre les fruits de sa récolte sous forme de charité et autres œuvres de bienfaisance.
Sur le plan terminologique, le mot wakf est généralement défini comme étant « le blocage du bien et l’exploitation de l’usufruit ».Les avis des fouqahas des différents rites divergent tout de même sur les nuances de ce terme en raison de leur appréciation différente de la nature du contrat Waqf en matière d'obligation, de succession des biens Waqf, etc.
Les malékites définissent ce terme comme suit : "offrir l'usufruit d'un bien tout en demeurant propriétaire". Ainsi le Waqf devient obligatoire mais la possession du bien revient au Waqif lui-même.
Concernant la nature juridique du wakf et son appropriation, les fouqahas sont unanimes pour attester que l’usufruit ou les revenus générés par le wakf relèvent de la propriété des bénéficiaires désignés par le waqif (donateur) qui demeure, selon les malékites, propriétaire du bien immobilisé.