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L’apprentissage du Coran - Aperçu Historique

L’apprentissage du Coran - Aperçu Historique

Dés leur jeune âge, les petits enfants rejoignent le m’sid pour apprendre le Coran. Le m’sid est une salle souvent annexée à la mosquée en ville ou à la campagne et réservée à l’enseignement coranique.

Les enfants, généralement âgés de quatre ou cinq ans, s’assoient au m’sid sur des nattes face au taleb (personne qui a appris le Coran par cœur et qui se charge de l’apprendre aux enfants et de leur apprendre aussi l’écriture, des rudiments de calcul et les bases de la religion musulmane) et répètent après lui les versets du coran qu’il prononce. Plus tard, ils apprennent l’alphabet que le taleb transcrit sur une planche en bois couverte d'argile blanchâtre appelée « louha ». Une fois l’alphabet appris, le petit écolier appelé aussi dans certaines régions le mehdar, transcrit à l’aide du calame les versets que lui dicte le fekkih. Il apprend d’abord la fatiha, puis les petites sourates des deux derniers hizbs et passe graduellement aux sourates plus longues.

Après avoir appris ces sourates, le mehdar passe à celle de la Baqara (la génisse). Quand il a terminé l’apprentissage de 30 hizbs, une cérémonie est organisée en son honneur. Une fois achevé l’apprentissage de la totalité du Coran, une autre cérémonie, plus grande cette fois, est organisée et y sont invités ses amis et sa famille. Devenu ainsi un « taleb » qui signifie en arabe dialectal celui qui a appris le coran, il sera entouré d’un grand respect et de marques de faveur par sa famille et par ses amis. Le taleb qui lui a enseigné le coran sera aussi hautement récompensé pour son dévouement et sa patience. Sa récompense, dans certaines règions, pourra sélever jusqu'au don d'une vache.

Une autre méthode de vulgarisation de l’apprentissage du Livre Saint, en vigueur au Maroc depuis l’ère des Almoravides est la récitation rituelle du Coran appelée la lecture du « hizb » (chapitre). Etablie par l’Almohade El Mehdi Ben Toumert au VI ème siècle de l’hégire pour apprendre le Coran aux Berbères non arabophones du Mont Daran, cette méthode consiste à lire un hizb du Coran après la prière du matin (soubh) et un autre le soir après la prière du coucher du soleil (Maghrib). Cette lecture se fait de manière collective et à haute voix. L’imam de la mosquée, ainsi que certaines personnes ayant appris le Coran par cœur appelées « hazzabas », et  qui sont désignées pour chaque mosquée et qui sont payées sur les fonds wakf, récitent le hizb du jour pendant que ceux qui n’apprennent pas le Coran le lisent dans les moshafs.

Les foukahas marocains qualifient cette méthode de bonne pratique traditionnelle « ‘orf hassan ». Beaucoup de gens, même des analphabètes, ont pu, grâce à la lecture du hizb et à leur participation assidue, apprendre par l’écoute la totalité du Coran. Cette lecture a permis en outre l’apprentissage et la vulgarisation de la lecture Warsh, caractérisée par sa difficulté et sa complexité. Elle a de plus constitué une occasion en or pour les gens ayant déjà appris le Coran de le réviser quotidiennement pour mieux l’ancrer en leur mémoire. D’ailleurs, une des caractéristiques du Coran est qu’il s’échappe vite de la mémoire. A ce propos, le Prophète (Bénédiction et Saluts divins soient sur lui) dit dans un hadith rapporté dans les deux sahihs : « Au nom de celui qui tient mon âme en Sa main, le Coran est plus prompt à s'échapper que le chameau qui se défait de ses attaches ». Dans un autre hadith, le prophète dit : « Celui qui s’occupe du Coran est comme le propriétaire de chameaux ; s’il veille sur ses bêtes il les conserve. Autrement, il les perd ». D’où la nécessité d’un suivi permanent et d’un contrôle continu de ce qui est mémorisé.

De nos jours, l’apprentissage du Coran se fait encore dans des m’sids, bien que leur nombre ait beaucoup diminué. Les parents recourent aussi à deux types d’écoles coraniques : celle du Dar al Qur’an (des écoles coraniques qui suivent la méthode d’apprentissage des medersas et qui enseignent, en plus de l’apprentissage du Coran, les autres sciences charaïques) et celles des katatibs qui en plus de l’apprentissage du Coran enseignent quelques matières programmées dans l'enseignement préscolaire. Les manuels de Coran sont programmés dans les différents cycles de l’enseignement, permettant aux étudiants d’en apprendre des versets.



03/10/2007
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