Bassin Hydraulique de l'Oum Er Rbia
PRESENTATION
Le bassin de l'Oum-Er-Rbia s'étend sur une superficie de 35.000 km2. L'Oued Oum Er Rbia, d'une longueur de 550 km , prend son origine au Moyen Atlas à 1800 m 'altitude, traverse la chaîne du Moyen Atlas, la plaine du Tadla et la Meseta côtière et se jette dans l'Océan Atlantique à environ 16 km de la ville d'El Jadida.
Selon le recensement de 1994, la population du bassin s'élève à 4.435 millions d'habitants dont 2.864 habitants sont des ruraux ( soit 35% de la population de la zone). En effet la concentration est plus importante dans les centres et les zones limitrophes des cours d'eau est des sources.
La pluviométrie moyenne annuelle sur le bassin de l'Oum Er Rbia est de 550 mm , elle varie entre 1100 mm sur le Moyen Atlas et 300 mm dans la zone aval du fleuve. Elle neige en moyenne 20 jours/an au dessus de 800m. La température varie entre 10 et 50°C , l'evaporation : 1600 mm par an en moyenne sur la cote et 2000 mm à l'intérieur du pays avec un maximum mensuel de 300 mm en Juillet et Août .
La zone a une activité économique assez diversifiée incluant l'agriculture irriguée et non-irriguée, les industries minières, les industries agro-alimentaires et de nombreuses grandes industries de transformation.
RESSOURCES EN EAU
Les eaux de surface
Les cours d'eau du bassin sont constitués de l'oued Oum Er Rbia et de ses principaux affluents :Tessaout, Lakhdar et El Abid.
Les apports d'eau du bassin de l'Oum Er R'bia sont évalués à 3 680 Mm3/an, variant entre un maximum de 8300 Mm3 et un minimum de 1 300 Mm3. Les apports de nombreuses sources associés à ceux de la fonte des neiges garantissent un étiage très soutenu pour l'Oum-Er-Rbia faisant de lui le cours d'eau le plus régulier du Royaume.
Les apports de nombreuses sources associées à ceux de la fonte des neiges garantissent à l'oued Oum Er Rbia un étiage très soutenu faisant de lui le cours d'eau le plus régulier du pays. le Sebou issu du moyen Atlas et constitué par les bassins du haut Sebou (6000 km2), de l'Inaouène (5200 km2) et du moyen Sebou(5400 km2);
Les eaux souterraines
Les ressources en en eau souterraine du bassin de l'Oum Er-Rbia sont relativement importantes réparties entre plusieurs unités aquifères.
Les aquifères du Tadla forment un système multicouche composé de 4 aquifères superposés séparés par des niveaux imperméables ou semi perméables. Les quatre aquifères du système sont du bas vers le haut :
- L'aquifère carbonaté Turonien ;
- L'aquifère Sénonien ;
- L'aquifère calcaréo- sableux Eocène ;
Les aquifères alluvionnaires mio-plio-quaternaires du Tadla et de la Tessaout aval (aquifère des Béni Amir, aquifère des Béni Moussa, aquifère des Béni Moussa –Dir, aquifère de la Tessaout aval).
v Aquifère du Turonien du Tadla : Les apports à la nappe évalués à 92 Mm3/an sont constitués de 40 Mm3 d'infiltrations à partir des eaux de pluie et de 52 Mm3 de sous écoulements et d'apports souterrains.
v Aquifère du Sénonien du Tadla: Les entrées dans cette nappe sont constituées des infiltrations des eaux de pluie et des sous écoulements.
v Aquifère de l'Eocène du Tadla : Les entrées de cette nappe évaluées à 77 Mm3/an sont constituées de 75 Mm3 d'infiltrations à partir des eaux de pluie et de 2 Mm3 de sous écoulement.
v Nappe phréatique des Béni-Amir : Les entrées de cette nappe sont constituées en grande partie des infiltrations d'eau d'irrigation qui sont estimées à 114 Mm3 par an. Les infiltrations à partir des eaux de pluie ne sont que de 2 Mm3.
v Nappe phréatique des Béni-Moussa: Les entrées de cette nappe sont constituées en grande partie des infiltrations d'eau d'irrigation qui sont estimées à 240 Mm3 par an. Les infiltrations à partir des eaux de pluie ne sont que de 2 Mm3, alors que les apports souterrains sont estimés à 22 Mm3.
v Nappe phréatique des Béni Moussa-Dir : Les entrées de cette nappe évaluées à 67 Mm3/an sont constituées de 8 Mm3 d'infiltrations à partir des eaux de pluie, de 11 Mm3 d'infiltrations à partir des oueds et des sources, et de 48 Mm3 à partir des infiltrations des eaux d'irrigation.
v Nappe de la Tessaout aval : Les apports à la nappe évalués à 77 Mm3/an, sont constitués de 5 Mm3 d'infiltrations à partir des cours d'eau et des sources, de 70 Mm3 d'infiltrations d'eau d'irrigation et de 2 Mm3 d'apports souterrains.
v Nappe du Dogger d'Azilal : La nappe est située au Nord de la ville d'Azilal. D'une superficie de 59 km2, cette nappe est destinée à l'alimentation en eau potable de la ville d'Azilal par le biais de 4 forages (N°IRE 578/45, 535/45, 575/45 et 962/45) qui sont exploités au débit maximal de 60 l/s. Elle fait partie du domaine atlasique et plus particulièrement du Haut Atlas calcaire dont les principaux terrains sont d'age secondaire et tertiaire affectés par l'orogenèse alpine. L'alimentation de la nappe d'Azilal est essentiellement assurée par l'infiltration des eaux de pluies (5.4 à 6.6 Mm3/an).
v Nappe de Khémisset Chaouia : L'alimentation de la nappe de Khémisset-Chaouia est essentiellement assurée par l'infiltration des eaux de pluies (2.3Mm3/an) et par abouchement amont (0.66Mm3).
Bilan hydraulique des nappes (en millions de m3)
Entrées / Sorties |
Nappes Phéatiques |
Eocène |
Sénonien |
Turonien |
Tassaout Aval |
Alimentation en Mm 3 /an : • Infiltration par la pluie • Retour des eaux d'irrigation • Infiltration par les oueds • Apports au niveau des limites • Sous-écoulement |
12 402 11
22 |
75
- 2
|
70
- 2
|
40
- 2 50 |
70 5 2
|
Total recharge moyennes |
447 |
77 |
72 |
92 |
77 |
Sorties en Mm 3 /an : • Prélèvements • Sorties au niveau des limites • Drainage par oueds • Sous-écoulements • Sources |
242 - 191 20 |
27
20 32 |
20
50 |
26 22 15
29 |
13 19 47
|
Total sorties moyenne |
453 |
79 |
70 |
92 |
79 |
QUALITE DES RESSOURCES EN EAU
Les principales sources de pollution observées dans le bassin de l'Oum Er Rbia sont dues principalement aux rejets des eaux usées urbains et industrielles et à l'activité agricole notamment l'utilisation des fertilisants et des pesticides. L'effet direct ou indirect de ces différentes sources de pollution se traduit par la dégradation de la qualité des ressources en eau souterraines et superficielles .
Les eaux superficielles
La qualité des eaux de surface est généralement bonne en amont du bassin (amont Khénifra) et elle est dégradée en aval de tous les rejets que ça soit urbain ou industriel ; Le tronçon situé entre l'aval rejet Kasba-Tadla et l'aval rejet Dar Ouled Zidouh sur l'Oued Oum Er Rbia est particulièrement pollué par l'effet conjugué des rejets industriels et domestiques, ce tronçon connaît une dégradation excessive durant les mois d'été due à l'activité sucrière et aux autres rejets sans épuration.
Les eaux souterraines
La qualité des eaux souterraines se dégrade continuellement, les taux des nitrates observés ont évolués sur les quinze dernières années pour atteindre des niveaux préoccupant ( des taux supérieurs à 50 mg/l pour la majorité des stations échantillonnées ). S'ajoute à cela l'observation des taux élevés en salinité dans certaines nappes (Les Béni Amir, les Béni Moussa Ouest).
MOBILISATION ET UTILISATION
DES RESSOURCES EN EAUL'effort de mobilisation
v Les barrages
Vu son importance, le bassin de l'Oum-Er-Rbia a suscité l'attention des aménageurs depuis 1929 avec la réalisation du barrage sidi said Maachou et depuis cette date il a été réalisé 15 barrages dont 5 structurants de capacité de stockage totale actuelle de 5180 Mm3.
Le bassin de l'Oum Er Rbia se prête favorablement à une régularisation importante de ses eaux du fait de l'existence du grand barrage Al Massira dans la partie aval du bassin.
Le volume total régularisé par ces barrages est de 3608 Mm3/an soit 35% du volume total mobilisé à l'échelle du pays.
En effet l'importance des potentialités en eau de cet oued et ses affluents a conduit à réaliser un certain nombre d'aménagement au profit de l'eau potable, de l'agriculture et de la production de l'énergie électrique.
Aménagements hydrauliques existants
Barrages |
Mise en |
Retenue (Mm3) |
Hauteur (m) |
But |
Volume régularisé (Mm3 ) |
Ahmed EL HANSALI |
2001 |
740,0 |
101 |
E, I |
473 |
A.MESSOUD |
2003 |
14,0 |
34 |
E, I AEPI |
- |
Kasba TADLA |
1935 |
- |
11 |
E, I |
- |
BIN EL OUIDANE |
1954 |
1253 ,0 |
132 |
E, I |
945 |
AIT OUARDA |
1954 |
4,0 |
46 |
E, I |
- |
HASSAN 1er |
1986 |
245,0 |
145 |
E, I, AEPI |
346 |
SIDI DRISS |
1980 |
1,3 |
42 |
I, AEPI |
- |
MY YOUSSEF |
1969 |
161 ,0 |
100 |
E, I |
250 |
TIMINOUTINE |
1979 |
5,3 |
45 |
I |
- |
AL MASSIRA |
1979 |
2760, 0 |
82 |
E, I, AEPI |
1590 |
IMFOUT |
1940 |
18,2 |
50 |
E, I, AEPI |
- |
DAOURATE |
1950 |
9,5 |
40 |
E, AEPI |
- |
Sidi Said MAACHOU |
1929 |
1 , 5 |
28 |
E, AEPI |
- |
Digue de Safi |
2001 |
2 |
|
|
|
Digue Sidi Daoui |
2003 |
5 |
|
|
|
TOTAL |
1935 |
5.219 |
|
|
2.967 |
Les efforts de mobilisation des eaux souterraines permettent actuellement de disposer de près de 300 Mm3 par an.
Les volumes d'eau prélevés annuellement à partir des principales nappes du bassin sont indiqués ci-après :
Prélèvements à partir des nappes (en millions de m 3 )
|
Nappes Phéatiques |
Eocène |
Turonien |
Tassaout Aval |
Prélèvements pour • L'alimentation en eau potable • L'irrigation |
17
|
2
|
22
|
2
|
Utilisation de l'eau
Le volume d'eau utilisé dans le bassin s'élève à environ 3.400 Mm3 dont près de 90% proviennent de la mobilisation des eaux de surface. Ce volume permet l'irrigation de plus de 280.000 ha , la production de 1630 GWh d'énergie en année moyenne, la desserte en eau potable et la garantie d'un débit sanitaire pour la salubrité des cours d'eau.
Utilisation |
Eau de surface |
Eau souterraine |
Total |
• Irrigation |
2.758 |
265 |
3.023 |
• AEPI |
243 |
43 |
286 |
• Débit sanitaire |
63 |
|
63 |
TOTAL |
|
|
3.372 |