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Appel à la Salât ( prière) - ( al Adhan)

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Appel à la Salât(prière)-(Al Adhân)

L'accomplissement de la salât est considéré comme le pilier central de la religion musulmane. Au Coran comme à la « Sunna », on ne mentionne ni l'énoncé de l'appel ni la manière de son accomplissement. Mais les premiers musulmans, une poignée à l'aube de l'Islam, appellent à la salât d'une voix audible et de près.

 Définition :

Sens propre: le vocable « adhân » signifie annonce('I'lâm ) : « Annonce de Dieu et du Prophète aux gens » Coran.

 Sens figuré: c'est l'appel à la salât (prière) c'est aussi l'annonce du début de l'accomplissement de celle-ci et de son moment.Enoncé de l'appel à la salât (Nass Al Adhân) :

L'appel initial à la salât, paraît-il, est ce que raconte Ibn Sa'd dans son œuvre Tabaqat selon lequel Bilal appelle les musulmans à la salât en ces termes : « As-salât jâmi'a » (Prière collective).

Abdellah ibn 'Omar (Dieu agrée les deux) a dit : « Les musulmans installés à Médine se rassemblent pour la salât sans appel. Ils discutent un jour du problème. Certains suggèrent une cloche comme les chrétiens, d'autres proposent le cor comme les hébreux. 'Omar (Dieu l'agrée), lui, propose qu'un homme se charge de prononcer l'appel à chaque moment de la salât. Le Prophète désigne alors Bilal en lui disant : « Lève-toi et appelle à la salât ».Ainsi, les musulmans ont-ils refusé l'usage de la cloche et du cor leur préférant la voix humaine et la communication orale.

Les minarets des mosquées ont connu plusieurs traditions incongrues à travers les âges et les dynasties. Certaines formes d'entre elles trouvent leur explication dans les situations politiques que le Maroc a connues :
 
- Al Mahdi ibn Toumarte (Souverain Almohade) a décrété que l'appel à la salât se fasse en arabe et en amazigh dans certaines régions du Maroc.
L'auteur du « Holal Al Mouchia fi Tabrir Sani' Bnou Toumarte »(Justification des traditions d'Ibn Toumarte) : « Cet appel à la salât en langue Amazigh est une excellente forme de propagande pour mobiliser les masses populaires contre les Almoravides » . Le calife Almohade Al Mamoun a abrogé cette loi.

- Al Mahdi a également autorisé l'expression « Asbaha wa lilahi Al Hamd » au terme de l'appel à la salât d'Al fajr (l'aube est apparue, louange à Dieu).

L'époque des Wattassides a connu la récitation de poèmes et de chants religieux avant l'appel à la salât d'Al Fajr et pendant les nuits du Ramadan. Le qadi Ahmed Louanchrissi a vivement condamné ces traditions non conformes à l'esprit de la religion.

L'époque des Mérinides a connu, elle aussi, une tradition inédite : Nafir, Boq (sortes de cors et de Tuba). Les Andalous étaient les premiers à utiliser ces instruments à vent. Par contre, les Marocains utilisaient -selon al Wazzani dans, Nawazil Al Kobra (Les grands malheurs)-« Le drapeau le jour et la « lumière » la nuit en haut des minarets pour signaler les moments des cinq salât »  Louanchrissi ajoute : « Ce cor est devenu drapeau en Andalousie au Ramadan pour annoncer le coucher de soleil et la rupture du jeûne ; il l'est également au Maghreb central (Algérie) et au Maghreb al aqsâ (Maroc) au lever du jour pour annoncer le début du jeûne » 

Mélodie et Musique de l'appel à la salât (Talhin Al Adhan) :

Tous les Imams musulmans sont unanimes à condamner la moindre faute d'articulation susceptible d'affecter l'énoncé  de l'appel à la salât mais il le sont moins quand à son exécution sur un ton mélodieux. L'appel à la salât est pourtant confié à ceux qui possèdent une belle voix.

Méthodes de l'appel à la salât (Tara'iq Al Adhân) :

L'appel à la salât ainsi que ses styles a évolué dans tout le pays. L'influence de la musique et du chant Andalous est omniprésente dans l'exécution de cet appel.

Style de l'appel au Maroc (Ousloub Al Adhan) :

Le style marocain de l'appel à la salât n'a pas connu l'influence mentionnée ci-haut. Bien au contraire, il est resté simple comme le veut le rite malékite. Voici quelques unes des caractéristiques de ce style typiquement marocain :

-Le style marocain tend souvent vers un rythme mélodieux très simple exécutée sur un ton plat, constant et sans ondulation.

-Au début de l'appel, la première note accentuant le « A » de Allah part sur une note faible. La voix s'élève à une portée supérieure sans jamais dépasser la quatrième mesure pendant l'exécution de tout l'appel. Les paragraphes du Adhân se succèdent sur un ton musical faible de mélodies ne dépassant pas un certain domaine tridimensionnel et dont les maqâms sont difficilement déterminés.

Il est de tradition au Maroc, pour la salât du vendredi, que l'appel est prononcé  successivement par trois muezzins. Par contre, dans le reste du monde musulman cet appel est exécuté par un seul muezzin sauf pour " l'appel sultanien (connu dans certains pays arabes de l'orient, prononcé par des muezzins en même temps) ".

Dans certaines cités impériales, le muezzin qui possède une belle voix est désigné pour prononcer en premier cet appel dans les grandes mosquées comme la Qarawine de Fès, la Koutoubia de Marrakech et la grande mosquée de Meknès. Il sera suivi par les autres, ceux des autres mosquées de la ville. Ali al Jaznai (VIIIème siècle H),ayant vécu  sous le règne du Mérinide Aboû 'Inane, a mentionné ceci : « Tous les muezzins des mosquées de la ville de Fès imitaient celui de la Qarawine » .

Ali al Jaznai a confirmé ce phénomène quand il a parlé du muezzin de la mosquée al Andalous en disant : « Les muezzin de cette mosquée suivent le style du muezzin de la mosquée Qarawine, jusqu'à présent ».

Le Maroc, jusqu'au début du XXème siècle, est resté fidèle à son style simple d'appel à la salât comme le veulent le rite Malékite et la musique marocaine. Dans les autres pays du Maghreb, le adhân, en revanche a subi l'influence de la musique Ottomane introduite lors de la conquête de ces pays. Il est désormais exécuté sur des styles de chants pleins de mélodies sur un quart de ton et trois quart de ton. C'est donc un amalgame de style marocain et de celui du Machreq.

Depuis les années vingt du siècle dernier, le Maroc, en ville particulièrement, a lui aussi subi l'influence du style des pays arabes du proche orient. Nous nous sommes alors habitués à écouter des voix mélodieuses exécutant l'appel sur des maqâms arabes et orientales comme le Hijazi. Ces voix possèdent une igrande richesse musicale et mélodique  magiques.



01/10/2007
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