Merveille 8 L'hospitalité
l'hospitalité.
Ils la traduisent par "t'âam": nourriture.
Le voyageur, surtout dans les ksours, est considéré comme l"hote de Dieu"(anbyi n'rabi).. Son arrivée est un honneur auquel toute la famille est sensible. Il est accueilli par la formule classique: "m'rehba"(sois le bienvenu). Dans la région, laisser un hôte attendre plus qu'il ne convient dehors est une incorrection grave. On lui présente ce qui est immédiatement disponible. Le thé, comme chez tous les marocains, est toujours présent dans les traditions d'accueil. C'est le symbole de l'hospitalité marocaine.
L'hospitalité est sacrée chez les habitants de la région. Ahmed Skounti , dans un document, sur l'hospitailé berbère, publié en 2006, nous raconte la légende suivante concernant l'hospitalité sacrée chez Ait Merghad:" un homme d'un lignage sain de Tazarine, dans le Saghro, était arrivé parmi les Ait Merghad de l'Imedghas. Personne n'ayant voulu l'accueillir, une pauvre femme prénommée Louhou l'invita chez elle et sacrifia en son honneur un agneau. Le lendemain, l'homme, qui ,en fait, était un saint nommé Sidi Abderrahmane, demanda à voir la peau de l'animal. Il la frappa d'un coup de bâton et l'agneau, non seuleument ressussita, mais se transforma en un gros mouton. En signe de gratitude, il transmit à son hôtesse ses pouvoirs sacrés. Depuis, celle ci est appelée "imma Louhou Tafquirt".
Pour devenir "Ajemaâ"(conseiller) dans les tribus d'Outat d'avant le protectorat, être hospitalier était l'une des conditions nécessaires. La demeure du conseiller devait être "Takhamt n'Tâam" c'est à dire celle où l'on reçoit largement les invités.
L'hospitalité n'est pas limitée aux gens aisés. Pour recevoir les personnes importantes ou un groupe de visiteurs, les habitants du ksar égorgent un monton ou plusieurs selon leur possibilité. Ils se partagent les charges de reception. Soit qu'ils les assument à tour de rôle, soit qu'ils donnent chacun sa part de vivre.
Repousser les invités était considéré comme une honte et une humiliation que même les plus pauvres ne peuvent supporter.
Vincent Monteil, raconté pâr Ahmed Skounti, avait écrit en 1962, sur son guide sur le maroc:" l'hospitalité marocaine est proverbiale", "raison de plus pour ne pas en abuser". Et cette dernière citation de Monteil s'accorde parfaitement avec le proverbe marocain qui dit : " l'arbre chargé de nids meurt avant les autres".
par Dr Mouhib Mohamed