La dynastie-Saadienne : 1529 - 1654.
La dynastie-Saadienne : 1529 - 1654.
Les Saadiens, réputés pour leur baraka, avaient été appelés de leur lointaine contrée des bords de la Mer Rouge dès le XIIIème siècle par les paysans de la vallée du Drâa afin de porter chance à cette vallée où les récoltes étaient désastreuses depuis plusieurs années.
Ils vécurent deux siècles durant dans la même région sans se faire remarquer.
Issu de cette tribu, le saadien Mohammed Ben Ahmed El Quaïm, s'installe à Tidsi, près de Taroudant auprès du puissant marabout Abou Abdallah Ibn Moubarek, disciple d'Al Jazouli. El Quaïm se fait désigner en 1510 comme chef de la guerre sainte contre les chrétiens, et s'installe à Afoughal, près de la tombe d'Al Jazouli et organise le Souss comme un mini royaume. Il décède en 1517, en laissant deux fils Ahmed El Arej et Mohammed Ech Cheikh. L'aîné Ahmed El Arej succède à son père et épouse la fille du roi Mohamed Ben Nasir, qu'il fait empoisonner pour s'emparer du pouvoir qu'il conserve de 1520 à 1543. Son frère Mohamed Ech Cheikh, vainqueur des Portugais à Agadir et à Safi, écarte Ahmed du trône. Ech Cheikh qui prend le pouvoir en 1543 est exécuté en 1557 sur les ordres du sultan ottoman Soliman le Magnifique qui a des visées sur le Maroc. Son frère Ahmed El Arej sera massacré avec toute sa descendance mâle sur les ordres du caïd de Marrakech, Abou Bakr Azanak Le fils d'Ech Cheikh, Moulay Abdallah commence par éliminer dès son accession en 1557 tous ses rivaux familiaux potentiels ; ses frères, les futurs souverains Abd El Malik et Ahmed El Mansour se réfugient à Alger. Dès 1558, Moulay Abdallah rassemble dans un quartier de 18 hectares tous les juifs de Marrakech - le mellah. Du règne de Moulay Abdallah datent: la grande mosquée Mouassine (1573), la fontaine publique Mouassine (1570), la reconstruction vers 1565 de la médersa Ben Youssef @, fondée par le mérinide Abou El Hassan autour de 1350 et le mausolée de Sidi Youssef Ben Ali.
Après avoir évincé son neveu El Moutaouakil, Abd El Malik, qui régna 2 ans de 1576 à 1578, chercha à asseoir son pouvoir auprès des puissances européennes et ottomanes pour pouvoir résister aux appétits portugais. L'armée portugaise, emmenée par le roi Don Sébastien pour remettre El Moutaouakil sur le trône débarqua à Asilah le 12 juillet 1578 et fit face à l'armée saadienne le 4 août suivant. L'armée chrétienne se fit étriller lors de cette bataille des Trois Rois où périrent les trois souverains. Seul survivant de la famille royale, Ahmed El Mansour, " Le Victorieux " né à Fez en 1546 - le troisième fils de Mohamed Ech Cheikh- se fit proclamer nouveau commandeur des croyants sur le champ de bataille et devint le nouveau souverain.
Issu de cette tribu, le saadien Mohammed Ben Ahmed El Quaïm, s'installe à Tidsi, près de Taroudant auprès du puissant marabout Abou Abdallah Ibn Moubarek, disciple d'Al Jazouli. El Quaïm se fait désigner en 1510 comme chef de la guerre sainte contre les chrétiens, et s'installe à Afoughal, près de la tombe d'Al Jazouli et organise le Souss comme un mini royaume. Il décède en 1517, en laissant deux fils Ahmed El Arej et Mohammed Ech Cheikh. L'aîné Ahmed El Arej succède à son père et épouse la fille du roi Mohamed Ben Nasir, qu'il fait empoisonner pour s'emparer du pouvoir qu'il conserve de 1520 à 1543. Son frère Mohamed Ech Cheikh, vainqueur des Portugais à Agadir et à Safi, écarte Ahmed du trône. Ech Cheikh qui prend le pouvoir en 1543 est exécuté en 1557 sur les ordres du sultan ottoman Soliman le Magnifique qui a des visées sur le Maroc. Son frère Ahmed El Arej sera massacré avec toute sa descendance mâle sur les ordres du caïd de Marrakech, Abou Bakr Azanak Le fils d'Ech Cheikh, Moulay Abdallah commence par éliminer dès son accession en 1557 tous ses rivaux familiaux potentiels ; ses frères, les futurs souverains Abd El Malik et Ahmed El Mansour se réfugient à Alger. Dès 1558, Moulay Abdallah rassemble dans un quartier de 18 hectares tous les juifs de Marrakech - le mellah. Du règne de Moulay Abdallah datent: la grande mosquée Mouassine (1573), la fontaine publique Mouassine (1570), la reconstruction vers 1565 de la médersa Ben Youssef @, fondée par le mérinide Abou El Hassan autour de 1350 et le mausolée de Sidi Youssef Ben Ali.
Après avoir évincé son neveu El Moutaouakil, Abd El Malik, qui régna 2 ans de 1576 à 1578, chercha à asseoir son pouvoir auprès des puissances européennes et ottomanes pour pouvoir résister aux appétits portugais. L'armée portugaise, emmenée par le roi Don Sébastien pour remettre El Moutaouakil sur le trône débarqua à Asilah le 12 juillet 1578 et fit face à l'armée saadienne le 4 août suivant. L'armée chrétienne se fit étriller lors de cette bataille des Trois Rois où périrent les trois souverains. Seul survivant de la famille royale, Ahmed El Mansour, " Le Victorieux " né à Fez en 1546 - le troisième fils de Mohamed Ech Cheikh- se fit proclamer nouveau commandeur des croyants sur le champ de bataille et devint le nouveau souverain.
Tombeau du sultan Ahmed El Mansour
Ahmed El Mansour, va marquer son époque pendant ses 25 ans de règne (1578 - 1603).
Irrité de constater que le roi musulman du Soudan Ishac Soukia refuse de se soumettre à son autorité, Ahmed imposa à ses conseillers l'envoi d'une armée à l'autre extrémité de l'Afrique. Après trois années de préparatifs, une armée de 22000 hommes conduite par le pacha Djoubert se mit en route le 30 octobre 1590, passa le col du Tischka et traversa la totalité du Sahara pour parvenir à Tombouctou, puis au Soudan, qui se soumit après plusieurs défaites. L'empire d'Ahmed " El Mansour " s'étendait de l'Atlantique à l'Egypte. L'expédition victorieuse revint avec des milliers d'esclaves mais aussi des montagnes d'or, dérobé à l'ennemi ou échangé contre du sel. Des centaines d'artisans de Marrakech transformèrent cet or en pièces de monnaies ou en bijoux pour la famille royale, d'où le deuxième surnom d'Ahmed Ad Dahabi " Le Doré ". Pendant cette période, Ahmed va entretenir des relations diplomatiques étroites avec les grandes puissances européennes, à grand renfort de présents magnifiques. Henri III sollicitera de lui un prêt, Philippe II lui fera parvenir des cadeaux somptueux. C'est à cette époque que Marrakech commence à prendre consistance dans l'imaginaire occidental.
Ahmed le Doré fera œuvre de bâtisseur en faisant édifier le palais El Badi@, une nouvelle kasbah royale et un mausolée @ destinée à abriter les tombeaux dans lesquels seront ensevelis les dépouilles des souverains de la nouvelle dynastie. El Mansour, passionné de littérature et de science, va s'employer à refaire de Marrakech une capitale intellectuelle vers laquelle convergent d'Afrique et d'Europe historiens, poètes, savants, astronomes, enseignants, linguistes, musiciens, médecins… Il consacra beaucoup de temps et de moyens à la bibliothèque royale, dont le fonds fut subtilisé par les Espagnols en 1612, entreposé au palais de l'Escurial et fut détruit lors du grand incendie de juin 1671. Sans réussir à surpasser Fès, Marrakech connut au début de l'ère Saadienne, et notamment sous le règle d'Ahmed El Mansour l'apogée de son rayonnement culturel, supérieur même à celui qui fut la sienne à l'époque de l'Almoravide Ali Ben Youssef. Malgré ses excès et son goût immodéré pour le faste et le luxe, Ahmed gouvernera jusqu'à sa mort à Fès en 1603 comme un célébrissime monarque respecté, admiré et craint.
Avec la mort d'Ahmed Le Victorieux, l'empire se désagrège. Les rancœurs, les inimitiés, jalousies et mécontentements si longtemps refoulés surgissent. Les affrontements entre branches rivales reprennent, chacune conduite par un fils d'Ahmed qui n'avait pas désigné de successeur. Le pays sombre dans l'anarchie et la famine. Le dernier souverain Saadien, Moulay Mohamed El Abbas, Mohamed XII, trop ouvert à l'influence occidentale, fut assassiné en 1659 par ses oncles de la tribu des Chebânats, désireux de restaurer une islamisation fondamentaliste de la société marocaine et plaçant à la tête de Marrakech Karim El Hajj, lui-même exécuté en 1669 par Moulay Rachid.
Irrité de constater que le roi musulman du Soudan Ishac Soukia refuse de se soumettre à son autorité, Ahmed imposa à ses conseillers l'envoi d'une armée à l'autre extrémité de l'Afrique. Après trois années de préparatifs, une armée de 22000 hommes conduite par le pacha Djoubert se mit en route le 30 octobre 1590, passa le col du Tischka et traversa la totalité du Sahara pour parvenir à Tombouctou, puis au Soudan, qui se soumit après plusieurs défaites. L'empire d'Ahmed " El Mansour " s'étendait de l'Atlantique à l'Egypte. L'expédition victorieuse revint avec des milliers d'esclaves mais aussi des montagnes d'or, dérobé à l'ennemi ou échangé contre du sel. Des centaines d'artisans de Marrakech transformèrent cet or en pièces de monnaies ou en bijoux pour la famille royale, d'où le deuxième surnom d'Ahmed Ad Dahabi " Le Doré ". Pendant cette période, Ahmed va entretenir des relations diplomatiques étroites avec les grandes puissances européennes, à grand renfort de présents magnifiques. Henri III sollicitera de lui un prêt, Philippe II lui fera parvenir des cadeaux somptueux. C'est à cette époque que Marrakech commence à prendre consistance dans l'imaginaire occidental.
Ahmed le Doré fera œuvre de bâtisseur en faisant édifier le palais El Badi@, une nouvelle kasbah royale et un mausolée @ destinée à abriter les tombeaux dans lesquels seront ensevelis les dépouilles des souverains de la nouvelle dynastie. El Mansour, passionné de littérature et de science, va s'employer à refaire de Marrakech une capitale intellectuelle vers laquelle convergent d'Afrique et d'Europe historiens, poètes, savants, astronomes, enseignants, linguistes, musiciens, médecins… Il consacra beaucoup de temps et de moyens à la bibliothèque royale, dont le fonds fut subtilisé par les Espagnols en 1612, entreposé au palais de l'Escurial et fut détruit lors du grand incendie de juin 1671. Sans réussir à surpasser Fès, Marrakech connut au début de l'ère Saadienne, et notamment sous le règle d'Ahmed El Mansour l'apogée de son rayonnement culturel, supérieur même à celui qui fut la sienne à l'époque de l'Almoravide Ali Ben Youssef. Malgré ses excès et son goût immodéré pour le faste et le luxe, Ahmed gouvernera jusqu'à sa mort à Fès en 1603 comme un célébrissime monarque respecté, admiré et craint.
Avec la mort d'Ahmed Le Victorieux, l'empire se désagrège. Les rancœurs, les inimitiés, jalousies et mécontentements si longtemps refoulés surgissent. Les affrontements entre branches rivales reprennent, chacune conduite par un fils d'Ahmed qui n'avait pas désigné de successeur. Le pays sombre dans l'anarchie et la famine. Le dernier souverain Saadien, Moulay Mohamed El Abbas, Mohamed XII, trop ouvert à l'influence occidentale, fut assassiné en 1659 par ses oncles de la tribu des Chebânats, désireux de restaurer une islamisation fondamentaliste de la société marocaine et plaçant à la tête de Marrakech Karim El Hajj, lui-même exécuté en 1669 par Moulay Rachid.