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Ahmed al-Mansur Saadi

Ahmed al-Mansur Saadi

Ahmed al-Mansur Saadi ou Ahmed el-Mansour (dit Eddahabi, en arabe le doré) (ÃÈæ ÇáÚÈÇÓ ÃÍãÏ ÇáãäÕæÑ ÇáÓÚÏí) est le sixième sultan de la dynastie saadienne de 1578 à sa mort en 1603.

Il prend le pouvoir suite à la mort de son frère Abu Marwan Abd al-Malik mort à la bataille de l'Oued Makhzen (dite Bataille des trois rois) contre les Portugais et c'est après cette victoire qu'il est surnommé el-Mansour (le Victorieux). Sa fortune était telle qu'il fit construire le palais al-Badi, dans lequel étaient employés les matériaux les plus précieux, venus d'Europe, d'Asie et d'Afrique. Dans ce palais des réceptions fastueuses, le sultan recevait les ambassades d'Espagne, d'Angleterre, de France et de la Sublime Porte ottomane.

Son règne correspond à une renaissance culturelle et artistique pour le Maroc, notamment Marrakech. Al-Mansur est également connu pour avoir modernisé l'armée marocaine et avoir introduit les nouveautés de l'art militaire ottoman. Sur le plan économique, de grandes plantations de canne à sucre sont mises en valeur dans la plaine du Haouz. Le sucre marocain est exporté principalement vers l'Angleterre, et ne souffre pas encore de la concurrence des plantations brésiliennes et antillaises. Sur le plan politique, le sultanat saadien ne connaît pas l'institution du grand vizir, mais le titre de "ouazir al qalam" (secrétaire de la plume), chargé de gérer la correspondance de l'Etat. Quant au hajib, le chambellan, son rôle s'accroît au sein du Palais saadien avec l'introduction d'une lourde étiquette inspirée par Topkapi. Sur le plan administratif, le makhzen saadien nomme des pachas et des beys à la tête des provinces. À Fès, deuxième ville du pays, le sultan est représenté par un khalifa. Les garnisons, composées d'éléments étrangers (turcs, renégats, andalous) et marocains ont la double mission de faire régner l'ordre et d'assister à la perception fiscale.

Face à l'extension de l'Espagne et sa nouvelle richesse (l'empire aztèque vient alors d'être conquis et l'or afflue en Espagne), le sultan cherche une autre source d'or et se tourne vers la plus grande source connue alors hors la nouvelle Amérique, celle du Soudan, fameuse pour ses richesses grâce au pèlerinage à la Mecque de l'empereur du Mali Mansa Kankan Moussa au XIIIe siècle et celui de l'empereur de Gao au début de ce XVIe siècle. Il prépare soigneusement la conquête et en 1578, sous le commandement de Djouder, un eunuque espagnol converti, il lance 10 000 hommes, accompagnés de chevaux, de chameaux et surtout de canons à l'assaut de l'Empire de Gao.

Celui-ci est alors à son apogée et s'étend du Sénégal jusqu'à l'Aïr (les touaregs paient alors tribut) sous la dynastie des Askias (du songhai A si ki ya: littéralement "Il ne sera pas celui-là"). Les deux armées se rencontrent donc en bord du fleuve Niger entre Tombouctou et Gao dans la bataille de Tondibi. Le vainqueur Djouder reçoit une proposition de paix refusée immédiatement par le sultan qui exige son or. L'armée marocaine pille tout ce qu'elle trouve et l'envoie au Maroc (on parle d'1 à 1/2 tonne d'or). D'innombrables vizirs règnent sur Gao et s'assassinent. L'administration de l'Empire s'effondre et l'Afrique de l'Ouest ne s'en remettra jamais.

Plusieurs fils de l'Askia reprenne le flambeau, mais un seul, l'Askia Nouhou résiste en choisissant de s'exiler dans le Dendi plus au sud. Sa descendance maintiendra la résistance et un semblant d'État pendant un demi-siècle.


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09/10/2007
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