BAB LAMRISSA
BAB LAMRISSA
Bab al-Mrissa, porte maritime du XIVe siècle est unique par sa fonction, ses proportions ainsi que son ornementation. Elle fut bâtie par un ingénieur andalou venu de Séville, Mohamed ben Ali. Elle faisait face au Bou Regreg, en direction de la tour Hassan et elle s'ouvrait au sud. L'eau était amenée par un canal large et profond jusqu'à la porte nord, puis sortait pour s'écouler par la porte sud. "Quand un vaisseau était construit et qu'on voulait le lancer à la mer , on ouvrait le bassin de la porte nord. Quand l'eau le remplissait, on y lançait le vaisseau qui naviguait ensuite par la porte Mrissa jusqu'à atteindre le fleuve. C'est pour cela que l'arcade de cette porte se situait très haut pour permettre aux navires de passer au-dessous." (Mohamed Mnouni, Mémorial du Maroc). Une bande épigraphique extraite d'un verset du Coran encadre, parallèlement à une frise géométrique, les trois côtes de la porte entre les deux tours barlongues. De part et d'autre de l'arc, des motifs floraux s'entrelacent sur une surface quasi triangulaire au centre de laquelle sont flanquées deux coquilles symétriques. Le sommet de la porte est parachevé d'une frise d'entrelacs géométriques sous lesquels sont incrustées également des coquilles. A chaque extrémité de cette bande qui s'achève sur un angle, deux courtes colonnettes supportent un corbeau fait d'encoches, décoré de serpentines et couronné d'un plateau de pierre rectangulaire. Il est à préciser que l'ensemble de la façade y compris les différentes ornementation, est constitué exclusivement de pierre.
Il semblerait que la restauration entreprise actuellement à Bab al-Mrissa afin de remettre en état l'ensemble de cette porte et ses abords immédiats, soit une expérience unique dans le Royaume. A cet effet, elle requiert un travail minutieux, détaillé pierre par pierre afin de remettre en valeur cet imposant monument et ce, dans les règles de l'art, en lui conservant une lecture historique et archéologique.