Bataille de l’Isly
Bataille de l’Isly
La bataille d'Isly se déroula le 16 août 1844 à la frontière algéro-marocaine. Elle vit la victoire du Maréchal Bugeaud sur Moulay Abd al-Rahman, sultan du Maroc, qui soutenait Abd El-Kader.
Le 6 août Tanger avait été bombardée par des navires français commandés par Joinville.
Dans la nuit du 15 au 16 août, le gouverneur général ayant réuni toutes ses forces ne s’élevant qu’à 11 000 hommes, se porta sur le camp marocain établi à la position de- Djarf-el-Akhdar, à peu de distance d’Oujda, sur la droite de l’Oued Isly, petit affluent de la Moulouia.
Devant avoir affaire presque exclusivement à de la cavalerie, il avait formé de son infanterie un grand losange dont les faces se composaient elles-mêmes de petits carrés. La cavalerie était dans l’intérieur de ce losange qui marchait par un de ses angles dûment pourvu d’artillerie.
Au point du jour, voyant s’avancer l’armée française, le Sultan lança contre elle toute la cavalerie marocaine présentant une masse de vingt à vingt-cinq mille chevaux. Cette cohue ne parvint pas à forcer nos lignes de tirailleurs, et fut bientôt séparée en deux par nos carrés qui s’avançaient dans la cavalerie. Le maréchal fit alors sortir sa cavalerie. Celle-ci se formant par échelons, chargea la cavalerie marocaine qui était à notre gauche, et la dispersa après avoir jeté sur le carreau plusieurs centaines de ses cavaliers. Le premier échelon, composé de six escadrons de spahis et commandé par le colonel Yousouf, ne voyant plus devant lui que le camp marocain encore tout dressé, s’y précipita. Onze pièces de canon qui en couvraient le front de bandière firent feu une seule fois. Les artilleurs marocains n’eurent pas le temps de recharger :
L’infanterie marocaine se dispersa dans des ravins où notre cavalerie ne pouvait la poursuivre, et gagna, par de longs détours, la route de Taza. Pendant que le premier échelon marchait sur le camp,le second, commandé par le colonel Morris, se porta sur la partie de la cavalerie ennemie qui était à notre droite. Le combat fut très acharné. Après cela tout fut terminé. L’armée française se concentra au camp des Marocains, et bientôt se mit à la poursuite des vaincus pour les empêcher de se rallier.
Les trophées de la victoire furent onze pièces de canon, dix-huit drapeaux, toutes les tentes des Marocains, y compris celle de Sidi-Mohammed assez richement meublée, enfin, des approvisionnements de tout genre. Les pertes en hommes des marocains furent de huit cents morts.