BAB AGNAOU
BAB AGNAOU
Aucun texte ne permet de préciser l’age de cette porte, mais le style de l’édifice atteste son origine, et son importance architecturale la désigne immédiatement comme la porte principale de la casbah de Marrakech.
Son nom n’apparaît dans les textes et plans qu’en XIXe siècle. Pourtant qu’elle n’a pas été notre surprise en lisant dans le manuscrit des Masàlik (Constantinople) que le bassin qui se trouvait devant « Bab Nefis », c'est-à-dire, devant la porte principale de la casbah almohade, portait le nom de Birka (bassin) àqnà.
Il est difficile de ne pas voir dans « àqnà », qui signifie en arabe « celui qui a un nez aquilin » ou « grappe de dattes », le mot « agnàù » qui n’a pas de sens en berbère, car d’après l’I’ilam… le mot désigne « un bélier sans cornes et sans voix », comme il désigne aussi « le muet » chez Desting, mais aujourd’hui, le mot s’est étendu à « nègre » référant au Guinéen.
Pourquoi cette porte a-t-elle conservée son nom au XIXe siècle ? Nous l’ignorons. Aurait-elle été surnommée ainsi du jour où elle a perdu ses tours, considérées comme ses cornes ? Ce n’est pas impossible ! Sur un plan Portugais datant de 1585 retrouvé à l’Escorial, Kohler nous dit (in Relation de la vie et de la mort) que « Bab Agnaou » est appelée « portas des esquife garda delcaçba ». Cette porte est très souvent citée dans les textes et surtout à l’occasion d’exposition de corps ou de têtes de suppliciés.