Agriculture
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Agriculture |
L'agriculture, secteur majeur de l'économie marocaine: Le Maroc, présenté par les autorités comme un pays à vocation agricole, devrait plutôt être qualifié de pays rural, dont l'activité de la population est essentiellement agricole. Le pays compte 29 millions d'habitants (2001), dont 46,6% vit encore en milieu rural en 1999, contre 48,9% en 1991. Les dernières projections démographiques montrent que 14 millions de personnes résideront en milieu rural en 2020, même si l'exode rural est compensé par l'accroissement démographique.
Le secteur agricole représente, selon les années, de 12 à 20% du PIB total. Les années 1999 et 2000 ont été caractérisées par une forte sécheresse récurrente, qui, en faisant chuter lourdement le PIB agricole, a entraîné la stagnation de l'ensemble de l'économie marocaine. Le secteur agricole, principal employeur du pays, occupe une place prépondérante dans l'économie marocaine. 40% de la population active dépend du secteur agricole, qui représente 78% de l'emploi en milieu rural. En période de sécheresse, c'est toute une frange de la population qui est touchée : les agriculteurs et leurs familles, qui restreignent fortement leur consommation, mais également les commerces de proximité qui voient leur chiffre d'affaires chuter.
Une agriculture duale : La forte imprégnation du secteur agricole dans l'économie marocaine est illustrée par la corrélation entre le PIB et le PIB agricole, dont l'évolution est soumise aux variations des récoltes céréalières dépendant des précipitations. Ainsi, les années 1995, 1997, 1999 et 2000 ont été des années de sécheresse, alors que l'année 1996 s'est révélée être la "récolte du siècle" (10 millions de tonnes de céréales produites). L'agriculture marocaine reste duale : le pays, important exportateur de primeurs et d'agrumes, reste structurellement déficitaire en produits de base comme les céréales, le sucre et les oléagineux. Le taux d'autosuffisance ne s'élève en moyenne qu'à 30 à 75 % pour les céréales et 50 % pour le sucre. Bien que le secteur agricole ne bénéficie que de 10% des investissements globaux, les recettes en devises que procurent l'agriculture, la pêche et les industries agroalimentaires représentent 35% des exportations marocaines globales .
Productions végétales: La culture des céréales, prédominante et extensive, se fait au détriment d'autres cultures pouvant mieux équilibrer les assolements. Pour la campagne 99/00, 5,5 millions d'hectares étaient plantés en céréales, dont 20% de blé dur, 30% de blé tendre, 35% d'orge, le reliquat se composant de maïs, avoine, sorgho, coton et riz, soit 60% de la Surface Agricole Utile (SAU).
Productions animales: Le cheptel marocain est largement dominé par les ovins : 17 millions de moutons, dont le rôle socio-économique est indéniable lors de la fête religieuse de l'Aïd El Adha (Fête du mouton). Le mouton constitue pour plusieurs régions du pays la seule spéculation rentable et l'unique source de revenus des agriculteurs. Les caprins (5 millions de têtes), sont élevés essentiellement pour leur viande et dans une moindre proportion pour le lait et le fromage. La filière bovine (2,6 millions de têtes en 1999) se développe. Les éleveurs importaient jusqu'à la crise de la filière bovine européenne (ESB) de la génétique d'origine européenne avec laquelle ils réalisaient des croisements pour obtenir des variétés plus résistantes au milieu. La production de viande rouge stagne en revanche (150 000 tonnes en 2000).
Principales entraves au développement de l'agriculture marocaine :
Un capital foncier mal valorisé:
- Complexité du statut juridique des terres :
Le régime foncier au Maroc se caractérise par une diversité de statuts juridiques :
*Les terres "melk" qui, quelles que soient leurs origines (achat, héritage, don) appartiennent à une ou plusieurs personnes qui en ont pleine jouissance. Ces
terres relèvent du domaine privé.
*Les terres collectives appartiennent à la communauté ethnique. Elles sont inaliénables, mais peuvent être affectées (partagées en parts attribuées à des ayant
droits) ou non affectées (exploitées pour le compte de toute la communauté).
*Les terres "guich" sont des terres de l'Etat, distribuées en contrepartie de services militaires rendus.
*Les terres "habous" sont des terres léguées par une personne à une fondation religieuse.
Enfin, les domaines d'état sont des terres à vocation agricole, propriétés de l'état. La tutelle de cette terre est assurée directement par les services du Domaine ou confiée à d'autres organismes d'état (SODEA, SOGETA par exemple qui dépendent du Ministère de l'Agriculture).
Rareté de la terre et morcellement des exploitations : Seules 12% des terres sont considérées comme de la Surface Agricole Utile (S.A.U). Cette rareté du foncier agricole, objet d'une intense spéculation, explique les prix observés à l'hectare. Dans la région de Meknès, un hectare de terre non irrigué (en " bour " ou agriculture pluviale) coûte entre 9150 et 15250 €. Ce même hectare revient à 30 500 € lorsqu'il est irrigué ou pourvu en puits et matériel d'adduction d'eau (en France, le prix moyen d'un hectare de terre s'élève à 3050 et 7600 € pour du verger ).
Organisation sociale et analphabétisme du milieu rural: Le mode d'exploitation principal est familial, d'où l'importance du travail des femmes et des jeunes. Une grande part des cultures est consacrée à l'autoconsommation et à l'alimentation du bétail, ultime ressource en cas de sécheresse prolongée. Le taux d'analphabétisme atteint 67% en milieu rural. Moins de 10% des exploitants agricoles ont un niveau d'instruction qui dépasse le primaire et 81% des exploitants sont analphabètes. L'immatriculation des terres, l'accès au crédit ou la participation à la société civile, via les associations ou les coopératives, restent dès lors problématiques pour ces populations. La main-d'oeuvre qualifiée est particulièrement rare en milieu rural.
Insuffisance de l'outil de production
-Technique et rendement: Les productions et les exploitations réparties entre le secteur irrigué (grande irrigation, petite et moyenne hydraulique) et l'agriculture pluviale révèlent une grande disparité. Au sein des périmètres irrigués aux techniques culturales modernes, les rendements en céréales varient entre 50 q/ha (ce qui reste exceptionnel) et 10 q/ha. Le manque de variétés performantes, le coût élevé des intrants et l'adduction d'eau parfois défaillante l'explique en partie. Quant aux cultures en "bours", caractérisées par des techniques de production archaïques, un parc de tracteurs et de moissonneuses vétustes et des techniques de stockage de plein air ou artisanales, entraînant de faibles rendements et d'importantes pertes, elles connaissent, lors des années de sécheresse, des rendements nuls. Pour la campagne 1999/00, le rendement moyen national des cultures céréalières s'est élevé à 3,5 q/ha.
-Irrigation : Elle est encore peu utilisée en raison des coûts très élevés et de la rareté de la ressource en eau. Sur les 8,7 millions d'hectares de SAU, 14.3% de la superficie est irriguée, le reste est cultivé en " bour " et très dépendant des aléas climatiques. La sensibilité aux aléas climatiques est très forte. La variation des résultats agricoles d'une année sur l'autre en témoigne et les réserves en eau s'amenuisent. Les forages sont de plus en plus profonds (200 mètres dans la région d'Agadir) et coûteux. Le Maroc sera classé pays à stress hydrique en 2005. Les autorités marocaines mènent donc des actions pour mobiliser de nouvelles ressources en eau, mais surtout rationaliser l'utilisation de l'eau disponible, afin d'éviter son exploitation abusive, comme c'est le cas aujourd'hui. Il a été créé à cet effet un observatoire national de la sécheresse.
En conclusion, la réforme du régime foncier, l'alphabétisation des populations rurales, l'introduction de variétés performantes et de techniques modernes, et l'optimisation de la ressource en eau sont indispensables pour développer le secteur et le milieu rural. Le pays offre pourtant des atouts : un terroir de qualité, un coût de main d'oeuvre très compétitif (le Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG) journalier s'élève à 41 Dirhams par jour depuis le 1er juillet 2000) et un ensoleillement exceptionnel.
Le secteur agricole représente, selon les années, de 12 à 20% du PIB total. Les années 1999 et 2000 ont été caractérisées par une forte sécheresse récurrente, qui, en faisant chuter lourdement le PIB agricole, a entraîné la stagnation de l'ensemble de l'économie marocaine. Le secteur agricole, principal employeur du pays, occupe une place prépondérante dans l'économie marocaine. 40% de la population active dépend du secteur agricole, qui représente 78% de l'emploi en milieu rural. En période de sécheresse, c'est toute une frange de la population qui est touchée : les agriculteurs et leurs familles, qui restreignent fortement leur consommation, mais également les commerces de proximité qui voient leur chiffre d'affaires chuter.
Une agriculture duale : La forte imprégnation du secteur agricole dans l'économie marocaine est illustrée par la corrélation entre le PIB et le PIB agricole, dont l'évolution est soumise aux variations des récoltes céréalières dépendant des précipitations. Ainsi, les années 1995, 1997, 1999 et 2000 ont été des années de sécheresse, alors que l'année 1996 s'est révélée être la "récolte du siècle" (10 millions de tonnes de céréales produites). L'agriculture marocaine reste duale : le pays, important exportateur de primeurs et d'agrumes, reste structurellement déficitaire en produits de base comme les céréales, le sucre et les oléagineux. Le taux d'autosuffisance ne s'élève en moyenne qu'à 30 à 75 % pour les céréales et 50 % pour le sucre. Bien que le secteur agricole ne bénéficie que de 10% des investissements globaux, les recettes en devises que procurent l'agriculture, la pêche et les industries agroalimentaires représentent 35% des exportations marocaines globales .
Productions végétales: La culture des céréales, prédominante et extensive, se fait au détriment d'autres cultures pouvant mieux équilibrer les assolements. Pour la campagne 99/00, 5,5 millions d'hectares étaient plantés en céréales, dont 20% de blé dur, 30% de blé tendre, 35% d'orge, le reliquat se composant de maïs, avoine, sorgho, coton et riz, soit 60% de la Surface Agricole Utile (SAU).
Productions animales: Le cheptel marocain est largement dominé par les ovins : 17 millions de moutons, dont le rôle socio-économique est indéniable lors de la fête religieuse de l'Aïd El Adha (Fête du mouton). Le mouton constitue pour plusieurs régions du pays la seule spéculation rentable et l'unique source de revenus des agriculteurs. Les caprins (5 millions de têtes), sont élevés essentiellement pour leur viande et dans une moindre proportion pour le lait et le fromage. La filière bovine (2,6 millions de têtes en 1999) se développe. Les éleveurs importaient jusqu'à la crise de la filière bovine européenne (ESB) de la génétique d'origine européenne avec laquelle ils réalisaient des croisements pour obtenir des variétés plus résistantes au milieu. La production de viande rouge stagne en revanche (150 000 tonnes en 2000).
Principales entraves au développement de l'agriculture marocaine :
Un capital foncier mal valorisé:
- Complexité du statut juridique des terres :
Le régime foncier au Maroc se caractérise par une diversité de statuts juridiques :
*Les terres "melk" qui, quelles que soient leurs origines (achat, héritage, don) appartiennent à une ou plusieurs personnes qui en ont pleine jouissance. Ces
terres relèvent du domaine privé.
*Les terres collectives appartiennent à la communauté ethnique. Elles sont inaliénables, mais peuvent être affectées (partagées en parts attribuées à des ayant
droits) ou non affectées (exploitées pour le compte de toute la communauté).
*Les terres "guich" sont des terres de l'Etat, distribuées en contrepartie de services militaires rendus.
*Les terres "habous" sont des terres léguées par une personne à une fondation religieuse.
Enfin, les domaines d'état sont des terres à vocation agricole, propriétés de l'état. La tutelle de cette terre est assurée directement par les services du Domaine ou confiée à d'autres organismes d'état (SODEA, SOGETA par exemple qui dépendent du Ministère de l'Agriculture).
Rareté de la terre et morcellement des exploitations : Seules 12% des terres sont considérées comme de la Surface Agricole Utile (S.A.U). Cette rareté du foncier agricole, objet d'une intense spéculation, explique les prix observés à l'hectare. Dans la région de Meknès, un hectare de terre non irrigué (en " bour " ou agriculture pluviale) coûte entre 9150 et 15250 €. Ce même hectare revient à 30 500 € lorsqu'il est irrigué ou pourvu en puits et matériel d'adduction d'eau (en France, le prix moyen d'un hectare de terre s'élève à 3050 et 7600 € pour du verger ).
Organisation sociale et analphabétisme du milieu rural: Le mode d'exploitation principal est familial, d'où l'importance du travail des femmes et des jeunes. Une grande part des cultures est consacrée à l'autoconsommation et à l'alimentation du bétail, ultime ressource en cas de sécheresse prolongée. Le taux d'analphabétisme atteint 67% en milieu rural. Moins de 10% des exploitants agricoles ont un niveau d'instruction qui dépasse le primaire et 81% des exploitants sont analphabètes. L'immatriculation des terres, l'accès au crédit ou la participation à la société civile, via les associations ou les coopératives, restent dès lors problématiques pour ces populations. La main-d'oeuvre qualifiée est particulièrement rare en milieu rural.
Insuffisance de l'outil de production
-Technique et rendement: Les productions et les exploitations réparties entre le secteur irrigué (grande irrigation, petite et moyenne hydraulique) et l'agriculture pluviale révèlent une grande disparité. Au sein des périmètres irrigués aux techniques culturales modernes, les rendements en céréales varient entre 50 q/ha (ce qui reste exceptionnel) et 10 q/ha. Le manque de variétés performantes, le coût élevé des intrants et l'adduction d'eau parfois défaillante l'explique en partie. Quant aux cultures en "bours", caractérisées par des techniques de production archaïques, un parc de tracteurs et de moissonneuses vétustes et des techniques de stockage de plein air ou artisanales, entraînant de faibles rendements et d'importantes pertes, elles connaissent, lors des années de sécheresse, des rendements nuls. Pour la campagne 1999/00, le rendement moyen national des cultures céréalières s'est élevé à 3,5 q/ha.
-Irrigation : Elle est encore peu utilisée en raison des coûts très élevés et de la rareté de la ressource en eau. Sur les 8,7 millions d'hectares de SAU, 14.3% de la superficie est irriguée, le reste est cultivé en " bour " et très dépendant des aléas climatiques. La sensibilité aux aléas climatiques est très forte. La variation des résultats agricoles d'une année sur l'autre en témoigne et les réserves en eau s'amenuisent. Les forages sont de plus en plus profonds (200 mètres dans la région d'Agadir) et coûteux. Le Maroc sera classé pays à stress hydrique en 2005. Les autorités marocaines mènent donc des actions pour mobiliser de nouvelles ressources en eau, mais surtout rationaliser l'utilisation de l'eau disponible, afin d'éviter son exploitation abusive, comme c'est le cas aujourd'hui. Il a été créé à cet effet un observatoire national de la sécheresse.
En conclusion, la réforme du régime foncier, l'alphabétisation des populations rurales, l'introduction de variétés performantes et de techniques modernes, et l'optimisation de la ressource en eau sont indispensables pour développer le secteur et le milieu rural. Le pays offre pourtant des atouts : un terroir de qualité, un coût de main d'oeuvre très compétitif (le Salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG) journalier s'élève à 41 Dirhams par jour depuis le 1er juillet 2000) et un ensoleillement exceptionnel.